Nous savions tous que l’enrôlement des congolais qui sont à l’étranger allait poser des problèmes à l’organisation des élections de décembre 2018. Seuls les acteurs politiques de la Majorité Présidentielle et la CENI n’avaient pas vu le danger venir. Est-ce par erreur d’appréciation ou par la volonté de prendre en otage le processus électoral ?
Pour quoi en 2006 et 2011, période où il y avait un peu de stabilité politique, n’avons-nous pas associé nos compatriotes vivant à l’étranger aux élections ? Maintenant que nous sommes dans la situation de crise, était-il réaliste d’entreprendre cette opération d’enrôlement que la CENI ne maitrise pas ?
Je ne suis pas d’avis qu’il faut continuer à priver nos compatriotes de leur droit au vote, mais je pense que c’est un processus qui doit se mettre en place quand nous avons une situation politiques stable et un gouvernement légitime qui puisse procéder ensemble avec la CENI à la mise en place des mécanismes qui facilitent l’enrôlement des congolais de l’étranger et le fiabilise.
Tout compte fait, il est malheureux de constater que c’est à quelques jours du lancement de cet enrôlement que la CENI soulève plusieurs problèmes dont celui de la nationalité des congolais qui sont à l’étranger (Sont-ils toujours des congolais ou ont-ils déjà acquis d’autres nationalités ?)
Ce réveil de dernière minute de la CENI, dans un pays où les politiciens sont capables de discuter sur le sexe des anges, montre la volonté de cette institution de retarder l’organisation des élections. De toutes les façons, je n’ai jamais cru que la CENI va organiser les élections en décembre 2018.
L’appel que je lance aux congolais qui sont à l’étranger est qu’ils renoncent à l’exercice de leur droit au vote seulement pour cette élection présidentielle 2018 dans le but de permettre au Congo de sortir de la crise actuelle.
Sinon, ceux qui veulent s’éterniser au pouvoir vont trouver de raison d’y rester au motif que les congolais de l’étranger tiennent à participer au vote, alors que nous savons tous que certains congolais ont tué leurs compatriotes pour garder le pouvoir le plus longtemps possible en violation de la constitution.
Jean-Claude Katende