Des assaillants non autrement identifiés ont attaqué le Bureau de la commune Bulengera vers 21h45’ cette de jeudi 31 mai à vendredi 1er juin 2018. C’est ce qui a justifié la détonation d’armes entendue et qui a fait peur aux habitants de la ville. De l’échange des tirs entre ces miliciens et les éléments de forces de l’ordre Bulengera qui ont fait face à cette attaque nocturne, on dénombre trois morts ; tous des policiers.
Cette situation récurrente n’a pas laissé indifférent l’Evêque du coin qui venait de condamner la recrudescence de l’insécurité à Butembo et ses environs et ce « malgré le surnombre des militaires FARDC ». Pour Mgr SIKULI Melchisédech, tout cela est dû à une « gouvernance instable »
Un des policiers rescapés de cette attaque nocturne indique que les policiers décédés sont nommément Katiba, Roga et Bamlango. Leurs corps ont été conduits à la morgue de l’Hôpital Général de Matanda. Le rescapé parle aussi de l’évasion de détenus : « Ceux-ci ont su s’échapper après que les assaillants ont détruit la porte du cachot de la commune Bulengera » explique-t-il.
La grande porte du bureau de la municipalité a aussi été détruite. La destination des assaillants n’est connue de personne depuis leur cavale. Les autorités promettent de se prononcer sur cet incident dans les prochaines heures. Des badauds visibles au bureau municipal le matin de ce vendredi 1er juin 2018 se disaient choqués et surpris de l’attaque rebelle d’une telle ampleur en plein centre-ville, bien qu’un semblant de calme soit revenu sur la commune.
L’Eglise hausse le ton
Jeudi 3l mai 2018, l’Evêque de Butembo-Beni venait de condamner pour une nouvelle fois la détérioration du climat sécuritaire. Il a fustigé le pillage des biens et le meurtre des civils dans les territoires de Beni et Lubero tout comme les villes de Beni et Butembo.
Dans son message de condamnation, Mgr Sikuli Paluku Melchisédech a cité certains cas parmi les récents : « Je suis attristé par les meurtres de Mahamba-Bwinyole, Musimba, Mbau et Isale-Vulambo. Tout cela rejoint ce que les Evêques ont récemment condamné à Goma en parlant d’une administration de la population sous des menaces et la peur. L’insécurité est causée par des groupes armés, des bandes des malfaiteurs. Ces troubles sont dues à une gouvernance instable », dénonce Mgr SIKULI.
L’Ordinaire du lieu pense qu’il y a lieu de s’interroger sur la persistance de l’insécurité qui contraste avec le déploiement en nombre de militaires dans les contrées affectées par l’insécurité : « Malgré le surnombre des militaires, comme c’est le cas ces jours à Butembo, il y a lieu de s’interroger comment les meurtres et l’insécurité font bon chemin… », questionne-t-il.
Dans la nuit de mardi 29 à mercredi 30 mai 2018, des porteurs d’armes à feu ont tué une femme en cellule Mahamba de la commune Mususa. Dans des entités voisines à cette cellule, les porteurs d’armes blanches et de fusils ont crépité des balles et blessés des personnes notamment à Musimba. Selon les victimes, certains de ces opérants nocturnes étaient habillés en tenues policières.
Jack Maliro Katson