MUSIQUE : #BilokoYaBoye (Toko Voter Lisusu), le nouveau single d’Alesh qui interpelle

« #BilokoYaBoye (Toko Voter Lisusu), #CeGenreDesChoses ou #CeGenreDestrucs en langage populaire », c’est le nouveau thème exploité par le musicien congolais chanteur de rap Alain Chirwisa de son vrai nom et connu sous le pseudo d’Alesh pour la scène. Son deuxième single en deux ans fait actuellement le buzz à travers le monde : de Kinshasa à Paris en passant par Berlin et Bruxelles sans oublier l’Amérique du Nord, des jeunes postent des vidéos en délire sur le rythme soutenu de #BilokoYaBoye (Toko Voter Lisusu). Déjà l’on comptabilise des dizaines des clips non officiels tournés par des fans dégentés qui font le tour du web.

Crédit son Alesh officiel @AleshOfficiel


Et la chanson sur YouTube https://youtu.be/a0oiic18FQw #KingLesh #MentalEngagé #MBOKA #BilokoYaBoye #29Juin#VideoOfficielle

En attendant la sortie physique du titre, c’est sa version audio qui est disponible sur toutes les plateformes de streaming et de téléchargement légal, y compris via les plateformes de monétisation congolaises des compagnies de téléphonie mobile.

Comme dans son précèdent single sorti en 2017, dans #BilokoYaBoye (Toko Voter Lisusu) ; sur 3’56’’et sous un rythme soutenu, l’artiste dépeint à nouveau la société kinoise dans laquelle il vit, une société miroire de son pays la RDC : « A l’image d’un peintre abstrait, il s’agit pour moi d’un tableau de la société kinoise qui n’est ni une caricature, encore moins une satire » explique Alesh. « A la manière de Picasso, je regarde tout ce qui se passe autour de moi pour le peindre au travers de ma musique » poursuit l’artiste.

« Le peintre observe et décrit l’image qu’il a dans sa tête ; c’est cela aussi mon travail en tant que musicien.   #BilokoYaBoye ne sont que cette peinture de notre vécu quotidien des congolais : nos joies, nos tristesses ; mais aussi ces rêves entretenus. Bref, tout ce que j’essaie de faire dans ma musique, c’est de raconter cette réalité, rien de personnel. Je ne fais presque jamais de musique fictive. Il se passe tellement de choses chez nous qu’on ne sait pas si on doit en rire, en pleurer ou se taire lâchement » en espérant peut-être un jour meilleur.

Ainsi certains comportements frisant les incivilités sont-ils dénoncés : « ce receveur de transport en commun au langage mal poli comme s’il n’avait jamais eu d’éducation de ses parents. Il en de même de ce citoyen qui déverse ses ordures dans les caniveaux en lieu et place d’une poubelle, avec pour conséquence la prolifération des moustiques et des maladies. Mais aussi de ces jeunes filles à l’accoutrement provoquant qui favorisera cette prostitution juvénile aux conséquences que l’on connait… ».

Dans le clip officiel qui sortira probablement fin juin 2018 courant, Alesh s’est fait entourer d’anonymes, des potes et pas des professionnels pour un enregistrement live dans la commune populaire de Matete : « Avec mon équipe, J’ai choisi ce mode de fonctionnement parce que généralement, tout ce que je fais pars réellement du cœur. C’est aussi pour redonner à ces fans tout l’amour que j’ai reçu d’eux (une sorte de giving back) durant ces six derniers mois (depuis la sortie mouvementée du clip officiel du single O’amotemamabe NDLR) ».

« Ce fut une opportunité pour chacun d’eux présent à Kinshasa et capable de participer à cette aventure dans une ruche vidéo qui durerait toute une éternité. Il ne fallait pas simplement leur demander d’acheter ma musique, de la partager ; mais aussi de leur offrir cette reconnaissance pour leur soutient contre vents et marrées… ces personnes qui sont toujours à mes cotés surtout lorsque ça va mal. Pour moi, c’est une histoire de famille et c’est important de le souligner » explique Alesh.

Dans ce qu’il considère comme sa nouvelle peinture, Alesh chante et « sa bande » danse sur un rythme soutenu du début à la fin sur fond de « #BilokoYaBoye, TokoVoterLisusu » comme un message d’avertissement à ces « politiques irresponsables » qui nous gouvernent et qui se représenteront bientôt au suffrage du peuple sans pour autant avoir rien accompli dans le précèdent mandat.

Musique : « #O’A MOTEMA MABE » d’ALESH, un single qui fait le buzz et cartonne sur Internet https://www.afriwave.com/2017/10/18/musique-oa-motema-mabe-dalesh-un-single-qui-fait-le-buzz-et-cartonne-sur-internet/

Ne craint-il pas une récidive comme lorsque la sortie officielle de son clip O’AmotemaMabe fut momentanément interdite et lui-même menacé par certaines présumées personnes ? « Non du tout répond-t-il de go : je crois que les gens comprennent que je n’ai aucun intérêt à avoir des attaques personnelles contre qui que ce soit car je décris notre société point barre. Les actes que je déplore font partie du quotidien de ceux qui gouvernent comme ceux qui sont dirigés ».

Lire aussi : Musique : Menacé, Alesh annule la sortie mondiale de son clip #O’aMotemaMabe ! https://www.afriwave.com/2017/12/16/musique-alesh-menace-annule-la-sortie-mondiale-de-son-clip-oamotemamabe/

Peut-il alors se détacher de la politique ? Alesh y répond NON car : « C’est dans ma chair que j’ai vécu l’histoire dramatique de ce pays : quand on a connu 4 guerres dès l’âge de 15 ans ; quand on a perdu un grand-frère, l’ainé de sa famille dans un crash d’avion alors qu’il était dans une mission humanitaire avec Handicap International à Bukavu pour sauver les vies humaines contre les engins non explosés… Toutes ces choses marquent et poursuivent son homme qu’on ne peut s’en détacher. C’est la réalité politique qui préside notre destiné, raison de mon intérêt à être attentif et observer la politique ; à en parler et donner mon opinion de citoyen. Tout ce que je fais c’est de donner mon avis, de sensibiliser, d’appeler les gens à la conscience collective au travers de mes chansons et cela n’est pas un délit. Tant que je ne fais aucun mal, tant que je n’incite pas à la violence ; je suis un citoyen comme tous les autres et je ne crains rien » conclut l’artiste.

Pour rappel, Alesh un artiste musicien congolais civiquement engagé depuis Kisangani dans l’ancienne province Orientale. Il est l’un des Coordonnateurs de Community Service Day, un groupe des jeunes gens investis dans des actions citoyennes comme la salubrité publique dans le nettoyage collectif, l’aide aux personnes âgées, etc.

Roger DIKU

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Rédaction

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