Victime d’une tentative d’assassinat sur sa personne à son domicile dans la nuit de mardi 18 juillet 2017 et presqu’un an jour pour jour, le juge Jacques Mbuyi Lukasu du Tribunal de Grande Instance (TGI) de Lubumbashi qui a survécu se remet difficilement.
Grièvement blessé par balles à l’abdomen et à la fesse droite, Mr Mbuyi portait également des profondes plaies à la tête causées semble-t-il par des coups des bouteilles tranchantes portaient sur son visage agonisant.
Evacué au matin du dimanche 23 juillet 2017 vers l’Afrique du Sud à Johannesburg pour des soins appropriés alors qu’il était annoncé pour mort durant son internement dans l’Hôpital du Cinquantenaire de Lubumbashi, tout en appréhendant son retour à Lubumbashi dans son pays; ce miraculé livre son premier témoignage poignant sur cet incident.
Dans une interview accordée à nos confrères de France 24, le magistrat qui aurait refusé de signer un autre jugement préétabli contre Moïse Katumbi porte des graves accusations à l’endroit de Joseph Kabila, le président de la République qui aurait commandité la tentative de l’attaque contre sa personne pour son élimination physique.
Images France 24 Via YouTube Bob Vanderhoeven
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Criblé de 13 balles à son domicile la nuit de mardi 18 à mercredi 19 juillet 2017 par des inconnus armés non autrement identifiés, l’homme de la loi et magistrat du TGI de Lubumbashi devait siéger à la reprise du procès en appel Moïse Katumbi contre Alexandre Stoupis. Laissé pour mort par ses agresseurs, des interrogations subsistaient quant aux motifs réels à la base de cet « acte ignoble » selon ses proches qui ne lui reconnaissent pas d’ennemis déclarés ou cachés.
Un fâcheux précèdent
La tentative d’assassinat contre le juge Mbuyi intervenait dans un contexte politique tendu dans le pays où l’indépendance et la sécurité des magistrats sont sujets à caution. Surtout qu’elle arrivait après l’affaire dite de l’autre juge Chantal Ramazani. Le juge Mbuyi était-il victime de ce qu’on présente comme « son refus de céder aux menaces et à la pression de lire un jugement préétabli contre Katumbi comme le fut le cas de la juge Chantal Ramazani ? ». Toute chose restant égale par ailleurs, posez cette question c’est y répondre commente un collègue de l’infortuné.
En effet, l’exil en France de la juge du tribunal de Kamalondo de Lubumbashi Chantal Ramazani, celle-là même qui avait condamné Katumbi à 3 ans de prison en première instance ; la tentative de meurtre sur le juge Jacques Mbuyi du TGI de Lubumbashi devant siéger dans le procès en appel du même Katumbi contre Stoupis sont de trop.
C’est ce que déclarait un collègue des deux magistrats sous anonymat : « Cela pose la question même de notre sécurité , mais surtout de la partialité dans les jugements que nous sommes appelés à dire pour les justiciables dans ce pays ». Sans non moins condamner et dénoncer « la mainmise des politiques membres du régime en place dans les affaires judiciaires alors que la justice demeure un pouvoir à part entière dans la gestion d’un pays » concluait-il.
En attendant, la réplique du régime de Kinshasa contre l’interview du juge Jacques Mbuyi se fera ce soir du jeudi 07 juin 2018 sur France 24 par Lambert Mende ; ministre des Médias et Communications.
Roger DIKU
