Alors qu’il réside en Belgique depuis son exil forcé depuis deux ans déjà, c’est une invraisemblable mésaventure qui est arrivée à Moïse Katumbi Chapwe en Belgique à l’aéroport de Bruxelles Zaventem National ces dernières heures : « De retour d’Israël et en voulant se rendre à Moscou en Russie pour les cérémonies du lancement de la Coupe du Monde 2018, le candidat déclaré à la présidentielle du 23 décembre 2018 en RDC aurait été intercepté dans la nuit de mercredi 13 à jeudi 14 juin 2018 avec un passeport falsifié » rapporte un journal flamand, le Het Laatste Nieuws cité par l’agence Belga.
Toujours selon ce journal qui évoque des sources policières, « Une fausse page d’identité avait été jointe à son passeport, la profession sur le document n’était pas correcte ». Branlebas de combat entre les Services Fédéraux (Ministères) belges de l’Intérieur via l’Office des Etrangers et des Affaires Etrangères pour une solution médiane en lieu et place d’un refoulement pour un détenteur des faux papiers d’identité comme de coutume : « l’octroi d’un permis de séjour temporaire à l’intéressé, avec obligation de se procurer endéans deux semaines des papiers valables à l’ambassade congolaise en Belgique ». Une probabilité qui pourrait se révéler plus que compliquée lorsque l’on connait les relations entre Katumbi et le régime de Kinshasa selon des spécialistes des questions diplomatiques.
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La réponse de Katumbi
C’est via son compte Twitter officiel que Katumbi a réagi vigoureusement tout en accusant après la publication d’un communiqué officiel de son Cabinet depuis ses QG de Bruxelles ce vendredi 15 juin 2018 : « Moise KatumbiCompte certifié @moise_katumbi Encore une fois, #Kabila use de son pouvoir finissant pour tenter en vain de m’affaiblir. Ma demande de passeport avait été refusée sans raison. Mon passeport est désormais retiré du système. #Kabila confirme sa faiblesse & son ridicule acharnement ».
Dans ledit communiqué, les services de Katumbi dénoncent « Cet incident qui illustre l’acharnement continu du pouvoir contre le président Moïse Katumbi dont le droit le plus élémentaire de disposer comme tout citoyen congolais d’un passeport est violé. Il confirme aussi l’instrumentalisation des institutions de l’Etat par le régime de Kinshasa ».
L’on rappelle également que « Suite à la décision des autorités congolaises de retirer les passeports semi-biométriques, M. Katumbi avait introduit une demande en bonne et due forme de passeport biométrique auprès de l’ambassade de la République Démocratique du Congo en Belgique. Une demande qui avait été refusée par le régime de Kinshasa sans aucune raison valable ». D’autres sources feraient état d’une manipulation dont Katumbi serait victime en s’étant fait « floué par un homme de Kabila et qu’une fausse profession a été insérée volontairement dans son passeport ». C’est à lui d’infirmer ou contester cette version de fait.
Un connaisseur en matière des passeports interrogé par AFRIWAVE.COM depuis Kinshasa s’interroge sur le « comment peut-on falsifier un passeport de ce genre qui est lisible sur ordinateur à travers le monde ». Car pour lui, « On ne peut pas ajouté où retiré une page dans un passeport semi où biométrique, c’est une opération impossible ».
Et de poursuivre : « Le régime a effectivement retiré son passeport du système pour l’enfermer en lui empêchant de faire des mouvements ». « Le fait que la Belgique lui ait accordé immédiatement un permis de séjour est une preuve que son passeport n’en était pas un faux en attendant qu’un passeport diplomatique international lui soit délivré dans quelques jours » conclut-il.
TSHIKUYI Tubabela (Bruxelles) et Luaba Wa Ba Mabungi (Kinshasa)