Après les concessions minières attribuées aux chinois pour presque rien ou après des juteuses commissions, c’est autour de la faune rare nationale avec ses espèces protégées qui est bradée, toujours au profit des mêmes chinois sans que l’on en sache en réalité la contrepartie.
Dans une lettre datée du 08 juin 2018 adressée à un certain Liuminheng, Directeur de Tianjin Junheng International Trade corporation, Ltd ; le ministre de l’Environnement et Développement Durable Amy Ambatole Hyongolo accuse réception d’une demande spéciale chinoise : elle concerne « l’importation de certaines espèces animales aux fins des échanges entre les zoos chinois (zoo de Taiyuan et celui de Anji Zhegnan) et l’Institut Congolais pour la Conservation de la Nature (ICCN) ».
Cette opération concerne en particulier 6 espèces de gorille (gorille beringei beringei), 8 espèces de Bonobos (Pan paniscus), 8 espèces de chimpanzés (pan troglodytes), 4 espèces de Lamantins (trichechus senegalensis) et surtout 10 Okapi (Okapia johnstoni) ; soit au total 36 animaux sauvages.
Comme on peut le remarquer, cette liste « spéciale » chinoise pour laquelle le ministre congolais Ambatole instruis le Directeur Général de l’ICCN « de prendre toutes les dispositions utiles pour l’aboutissement heureux de ce dossier » ne concerne que « des espèces d’une faune et d’une flore sauvages menacées d’extinction » tel que répertorier par la Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore sauvages menacées d’Extinction (CITES).
Et pour cause, leur l’habitat naturel ne se trouve nulle part ailleurs dans le monde qu’en RDC comme il en est le cas de l’Okapi dont le feuillage dont il se nourrit ne se trouve que dans la forêt d’Epulu en province d’Ituri. Mais aussi des Bonobos, cette espèce de singes les plus rapprochés à l’homme situés dans le sanctuaire « Lola ya Bonobo » près de Kinshasa, de même pour les chimpanzés et les lamantins.
Là où le bât blesse et le ministre pèche et où ça sent une vraie corruption, c’est lorsqu’il informe son interlocuteur chinois qu’en y faisant suite « je vous demande d’accueillir une équipe de mes experts en chine, en vue de se rassurer de l’accueil et surtout de la meilleure conservation de ces différentes espèces aux zoos sus vantés ».
« Qui sont ces experts si ce ne sont que des proches du ministres et qu’ont-ils rapportés comme infirmations pertinentes en rapport avec la demande chinoise ? Dans l’entretemps, des frais des missions auront été décaissés sur le dos du contribuable congolais sans que cela lui rapporte quelque chose » note un membre du cabinet ministériel en colère.
Quelle contrepartie chinoise ?
A l’instar de notre emblématique Okapi dont deux animaux ne possèdent jamais la même dessin de railure sur le corps, les chinois possèdent leur « Panda » dont ils ont créé toute une « diplomatie » dite de Panda. Qu’ont-ils donné aux congolais en retour ou les animaux leur ont été carrément vendus ? En quoi consiste la nature de l’échange en question dont le ministre parle dans sa lettre d’accusée de réception alors ? Quand bien même il y aurait eu échange, c’est pour quel zoo congolais car il n’en reste aucun aux normes exigées pour accueillir des animaux et ce ne pas le ministre de l’Environnement qui contredira cela ?
Du patrimoine immobilier de l’Etat à la faune rare du pays, tout est bradé avec une certaine complicité hautement située sans que la justice ne s’y intéresse ni de loin ni de près. Le parlement aurait dû faire son travail d’interpellation du ministre Ambatole pour connaitre les tenants et aboutissants de ce dossier.
En attendant, des congolais menacent d’initier une pétition en impliquants tous les vrais amoureux de l’environnement pour empêcher l’exécution de ce projet et ainsi interdire le départ de ces animaux en chionis si ce n’est déjà fait.
Luaba Wa Ba Mabungi