Présents à la Coupe du monde en Russie, de nombreux internationaux d’origine africaine ont opté pour une nation européenne. Portrait des 5 footballeurs les plus en vue qui incarnent ce choix.
On ne compte plus le nombre de joueurs que le football africain a perdu au profit de nations européennes, même si l’inverse existe aussi avec, par exemple, le cas du milieu offensif marocain Amine Harit. Ce dernier, né à Pontoise en région parisienne, a fait toutes ses classes avec les équipes de France de jeunes avant de rejoindre les Lions d’Atlas d’Hervé Renard, avec qui il a disputé la Coupe du monde en Russie.
La France justement, séduit régulièrement des talents nés en Afrique ou de parents africains, et en comptera une poignée dans son groupe en Russie. Depuis quelques années, la Suisse est également devenue une terre d’accueil pour des footballeurs souvent originaires du Nigeria ou du Cameroun. Dresser une liste complète aurait été trop long, alors nous avons choisi de vous présenter notre sélection de cinq grands joueurs africains qui auraient pu faire le bonheur d’une sélection du continent en Russie pendant ce Mondial 2018.
MAROUANE FELLAINI
Il y a du sang de footballeur marocain qui coule dans les veines du milieu de terrain de Manchester United. Abdelatif Fellaini, le père de Marouane, a joué au poste de gardien de but au sein du mythique Raja Casablanca. Mais, la famille Fellaini, originaire de Tanger, a ensuite changé de vie en s’envolant pour l’Europe. Le jeune Marouane est né à Etterbeek, commune de l’agglomération de Bruxelles. Ce qui lui a offert un passeport belge. Une double nationalité qui a fait hésiter ce fils de Marocains. Marouane Fellaini a d’abord évolué avec les équipes de jeunes des Lions de l’Atlas, avant d’opter définitivement pour la Belgique lors de son passage chez les espoirs. Il compte aujourd’hui 80 sélections avec les Diables rouges et a marqué le but de l’égalisation face au Japon en huitièmes de finale. Sa vista, son abattage et sa classe auraient certainement fait le bonheur du Maroc d’Hervé Renard en Russie et on salive à l’idée du trio qu’il aurait formé avec Ziyech et Belhanda au milieu de terrain.
BRAEL EMBOLO
Puissant et rapide, Breel Embolo s’inscrit dans la lignée de grands attaquants camerounais comme François Omam-Biyik ou Patrick Mboma. Seul hic, ce jeune buteur de 21 ans né à Yaoundé évolue au niveau international avec l’équipe Suisse qui l’a sélectionné pour la Coupe du monde en Russie. Arrivé sur les bords du Rhin à Bâle à l’âge de six ans, il a été formé dans le club local où il a débuté en professionnel, glanant même trois titres de champion de Suisse (2014, 2015, 2016). Convoité par l’ex-sélectionneur du Cameroun, Volker Finke, Embolo a finalement opté pour la «Nati» après avoir obtenu la nationalité suisse à l’âge de 17 ans. Il joue depuis deux saisons en Bundesliga où il fait des merveilles sur la ligne d’attaque de Schalke 04. Il a quitté le Mondial 2018 par la petite porte avec la Suisse, battue par la Suède en huitièmes de finale (0-1).
NABIL FEKIR
Le feuilleton Nabil Fékir a tenu l’Algérie en haleine pendant plusieurs semaines à la fin de l’hiver 2015. Révélation de la saison en Ligue 1 avec l’Olympique lyonnais, l’attaquant issu d’une famille algérienne originaire de la région d’Aïn Defla avait à l’époque longuement hésité entre les sélections algériennes et françaises ,qui lui offraient toutes deux une première sélection. Les médias algériens annonçaient même que Fékir avait donné son accord à Christian Gourcuff, l’ancien coach des Fennecs, qui l’avait appelé dans son groupe pour un stage au Qatar. Quelques jours plus tard, l’attaquant né à Lyon faisait volte-face et annonçait finalement qu’il choisissait d’évoluer avec l’équipe de France suite à un coup de téléphone de l’entraîneur des Bleus Didier Deschamps, qui le convoqua pour une série de match amicaux. Son grand-père avait confié à France Football la tristesse d’une partie de la famille Fékir en Algérie : «Nous sommes toujours sous le choc. On ne s’attendait pas du tout à ce que Nabil choisisse la France. On avait vraiment espoir de le voir porter un jour les couleurs nationales, mais que voulez-vous…Pourtant, il m’avait assuré qu’il allait jouer pour les Verts et même son père était confiant. Je ne comprends pas ce qui s’est passé ».
PRESNEL KIMPEMBE
C’est une constante qu’on observe chez les joueurs binationaux : tant que leur talent n’a pas éclaté, ils acceptent les sélections des équipes de jeunes africaines. Mais une fois que leur carrière décolle et qu’ils sont l’objet de nombreuses convoitises, ils sont nombreux à se tourner vers l’Europe, son exposition médiatique et ses sélections qui dominent la scène internationale. C’est le cas de Presnel Kimpembe, le très prometteur défenseur central du Paris Saint-Germain. Né en 1995 à Beaumont-sur-Oise d’une mère haïtienne et d’un père congolais, il intègre le centre de formation du PSG en 2005, puis est sélectionné une première fois avec l’équipe des U21 de la République démocratique du Congo en 2014. L’année suivante, il est appelé par Florent Ibenge, l’entraîneur des Léopards pour disputer un stage à Dubaï avec l’équipe première de la RDC. Mais, Kimpembe décline l’offre pour jouer avec l’équipe de France des moins de 20 ans. Son destin avec les Bleus est scellé.
SAMI KHEDIRA
Sami Khedira, dont la famille est originaire de Tunisie, aurait bien pu affronter son jeune frère, Rani, à la Coupe du monde 2018. L’aîné est milieu de terrain de la Juventus et évolue avec la sélection allemande depuis de nombreuses années. Adulé par les Tunisiens, malgré son choix de ne pas opter pour les Aigles de Carthage au niveau international, son nom est revenu en boucle sur les bords de la Méditerranée, mais cette fois-ci à cause de son cadet : Rani Khedira. Joueur d’Augsbourg en Bundesliga, ce dernier avait été approché par la Fédération tunisienne en novembre dernier pour participer à la Coupe du monde en Russie sous les couleurs de la Tunisie. Le joueur de 24 ans a finalement refusé cette proposition en février dernier. Comme ses coéquipiers, Sami Khedira est passé à côté de son Mondial 2018 où l’Allemagne a subi une humiliante élimination dès le premier tour.
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