A quelques jours de son prochain retour annoncé probablement le jeudi 02 août 2018 au pays en vue de remplir en personne les formalités requises pour sa candidature à la présidentielle du 23 décembre 2018 au cas où elle se tenait, Moïse Katumbi Chapwe a tenu à s’expliquer sur les trois grandes affaires judiciaires pendantes contre sa personne à Lubumbashi comme à Kinshasa : nationalité italienne, mercenaires et spoliation de bien immobilier.
C’est son avocat conseil, Me Éric Dupond-Moretti assisté de son Directeur de Cabinet Olivier Kamitatu qui se sont acquittés de cette tâche au cours d’une conférence de presse retransmise via le réseau social Périscope depuis son cabinet, rue La Boétie, dans le huitième arrondissement de Paris.
D’emblée, les deux intervenants ont insisté sur la question de « sécurité » lié à la personne de Katumbi lors de son retour au pays : « Si quelque chose de mal arrive à Moïse Katumbi, ça sera de la totale responsabilité à Joseph Kabila » explique même Olivier Kamitatu.
Pour ce retour au pays, c’est à bord de son avion personnel que Katumbi effectuera ce voyage qui s’avère « périlleux » vu le risque d’une arrestation immédiate à son atterrissage à Kinshasa qui n’a besoin que d’une autorisation de la tour de contrôle affirme l’avocat-conseil. N’excluant pas tout désagrément à son arrivée, Me Moretti s’explique : « Oui en droit il peut revenir en homme libre. Si le pouvoir décide de l’arrêter, il s’agira d’une arrestation arbitraire » avant de rappeler que la Cour des droits de l’homme des Nations unies avait déjà exigé, en mai 2017, que la sécurité du candidat Moïse Katumbi soit garantie lors de son retour au pays.
Sur « la prétendue » nationalité italienne de Katumbi D’Agnanio révélée dans les médias, l’avocat Moretti la réfute avec des preuves : « Nous avons écrit le 9 juin (2018 NDLR) à l’administration de la ville de San Vito où Katumbi aurait reçu ses documents d’identité italiens). La réponse claire traduite en français devant un tribunal porte le sceau du procureur de la République de Milan : Nous ne pouvons donner aucune information sur la nationalité de Moïse Katumbi car il n’a jamais été inscrit sur les registres de l’Etat civil italien ».
Document commune de San Vito
Et de poursuivre : « et cela aussi bien sous le nom de Moïse Katumbi Chapwe que sur celui de Moïse Katumbi Soriano. L’administration communale n’a jamais remis le moindre document d’identité à Moïse Katumbi. Toutes les pièces qui ont circulé sur les réseaux sont donc des faux ». Me Dupont Moretti évoquant « une construction médiatique » en « infligeant » une nationalité à son client pour le préjudicier à l’élection présidentielle. Dans la foulée, l’avocat annonce que les auteurs de cette « diffamation » devraient s’attendre à une plainte en bonne et due forme.
De « L’Affaire mercenaires », elle n’existe pas au stade actuel selon Me Moretti : « Dans le dossier des mercenaires, le 27 juin dernier, la Cour suprême a suspendu cette pantalonnade parce qu’il y avait trop d’irrégularités dans ce dossier. Il n’y a donc plus, pour l’instant, d’affaire des mercenaires ». L’avocat rappelle même que dans les dossiers des pseudos mercenaires et Stoupis, Katumbi est considéré par la justice congolaise comme un Congolais. Pas un Congolo-italien mais un « Congolais ».
Du dossier Alexandre Stoupis, il requiert un caractère suspensif selon toujours Moretti : « La situation est ubuesque. Je rappelle que la juge de ce dossier a trouvé refuge en France après avoir été menacée pour rendre justice. Elle bénéficie, en France, du soutien de la Ligue de défense des Droits de l’homme. Dans ce dossier Stoupis, il y a un appel qui a été interjeté. Cet appel est suspensif. Il n’y a donc rien qui empêche Monsieur Katumbi de rentrer en homme libre dans son pays ».
Roger DIKU et TSHIKUYI Tubabela à Bruxelles