Alors que d’un côté l’on négocie avec les belges pour la re-normalisation des relations avec l’ancienne métropole et par-delà les Etats européens membres de l’Espace Schengen, de l’autre côté la RDC poursuit son « suicide » diplomatique sans que personne ne l’y assiste.
C’est le moins que l’on puisse dire de cette note de service dit « MESSAGE » signée Emmanuel Ilunga Ngoie Kasongo, vice-ministre des Affaires Etrangères et des Congolais de l’Etranger daté du 24 juillet 2018.
Transmis à toutes les ambassades de la RDC et à l’attention particulière des ambassadeurs, le vice-ministre écrit : « Il est constaté de manière non équivoque que les Ambassades de Belgique et de France n’accordent plus que des visas humanitaires ou pour des soins médicaux aux ressortissants congolais depuis la fermeture de la maison Schengen. A cet effet, il est demandé à toutes nos représentations diplomatiques d’appliquer les mêmes dispositions à leurs ressortissants par principe de réciprocité. Sentiments patriotiques ».
Avec ses « sentiments patriotiques » exacerbés, Emmanuel Ilunga oublie d’indiquer que cette mesure des européens touche particulièrement les proches du régime et les opposants « accompagnateurs » dont il fait parie aujourd’hui. En quoi ces mesures de rétorsions certes valables pour eux bénéficient-elles au peuple congolais au nom de qui on parle ?
Notre ministre ne dit pas non plus que sa famille continue de vire tranquillement en France pendant que la majorité des congolais triment chaque jour pour sa survie ? Peut-il expliquer combien des congolais moyens s’autorisent des soins médicaux en Belgique et en France et à quelle fréquence ?
Il est certes grand temps que les choses changent dans nos rapports avec des partenaires traditionnels, mais pas dans un suicide égoïste voulu par quelques individus pour le maintien de leurs privilèges.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi