On connaissait la cheffe de mission américaine à l’ONU Nikki R.Haley pour ses prises de positions tranchées, mais le coup de gueule de son adjoint Jonathan Cohen n’est pas passé inaperçue cette semaine devant le Conseil de Sécurité à New-York. De la machine à voter, système jamais testé et inconnu de la population qui pourrait mal marcher ; il dit qu’il s’agit d’un risque trop grand et pas nécessaire. A Joseph Kabila, un message limpide alors que la période de dépôt des candidatures a été ouverte : le temps de gesticulation est terminé ; il faut qu’il sorte de son incertitude.
Le diplomate américain Jonathan Cohen n’est pas non plus aller par quatre chemin pour rappeler au président sortant de sortir de son incertitude : « Nous attendons du président Kabila qu’il respecte la constitution. Il n’est pas éligible pour un 3ème mandat selon la lois congolaise. Les Etats-Unis regrettent que le président Kabila n’ai pas saisi l’opportunité de son discours du 19 juillet pour clarifier ses intentions. Pour ce qui est de la préparation des élections, ce Conseil a autorisé la Monusco à fournir un soutien logistique à la commission électorale. On attend du gouvernement congolais qu’il saisisse cette opportunité. Il est crucial que la CENI fournisse les informations nécessaires à la préparation de ce soutient. Nous n’avons pas vu des preuves que la CENI est capable de les organiser sans ce soutien. Et la Monusco ne peut pas s’y mettre à la dernière minute. La CENI doit également assurer aux électeurs congolais la mise en place d’un mécanisme de vote testé, fiable et qui garantisse le secret du vote à savoir des bulletins. Déployés pour la première fois de son histoire, 110 machines de vote électronique jamais testées, inconnues des populations et qui pourraient mal marcher est un risque trop grand et pas nécessaire. La population congolise attend depuis presque deux ans, le président Kabila a promis de respecter la constitution et l’Accord de la Saint-Sylvestre, on est à cinq mois des élections ; le temps de la gesticulation est terminé ! ».
Cacophonie congolaise
Si d’un côté l’ambassadeur Congolais auprès de l’ONU réaffirmait la position de Kinshasa dans sa volonté de financer seul les futures élections, il disait toujours possible le soutien logistique des partenaires, notamment en moyens de transport : avions, véhicules… sans citer la Monusco. Et qu’une demande en avait été formulée en ces termes à la Communauté de développement d’Afrique australe – CDAA ou SADC, sigle de l’anglais Southern African Development Community ; organisation à laquelle appartient la RDC.
Pourtant le plan logistique de la Monusco en soutien à la CENI qui aurait dû commencer avec la rotation d’un premier avion affrété le jeudi 26 juillet 2018 avait été empêché d’atterrir à Kinshasa. Après la déclaration du responsable de la Monusco devant le Conseil de sécurité informant du blocage du premier avion, le régime autorisait ainsi ce vol ce vendredi 27 juillet 2018.
Lire aussi : U.S. warns Congo’s Kabila that ‘time for posturing is over’ http://news.trust.org/item/20180726161015-oj6v8/
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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