Kinshasa. Avec pour objet « interdiction d’embarquement jusqu’à nouvel ordre avec les anciens passeports congolais semi-biométriques », la Direction Générale des Migrations (DGM) entre en danse dans le debat socio-politique déjà assez tendu dans le pays.
Dans sa lettre datée du samedi 04 août 2018 signée le Directeur de Cabinet de son Directeur Général, la DGM signifie aux compagnies étrangères opérant depuis l’étranger et desservant certains postes frontaliers son interdiction de voir embarquer à leur bord des passagers originaires du pays détenteurs de ces passeports et qui n’ont pas encore eu le temps d’en renouveler avec ceux nouveaux et biométriques.
On peut y lire : « Je porte à votre connaissance qu’il est strictement interdit d’embarquer à bord de vos aéronefs jusqu’à nouvel ordre, tout passager détenteur d’ancien passeport congolais semi-biométrique » écrit Djoko Vale Kongolo au nom de son supérieur hiérarchique.
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Les compagnies concernées par cette mesure étant Turkish Airlines, Brussels Airlines, Kenya Airways, South African Airways (SAA), South African Express Airways (SAEX), Air Côte d’Ivoire, Royal Air Maroc, Air France, ASKY, Ethiopian Airlines/ Kinshasa, Ethiopian Airlines/Goma, Ethiopian Airlines. Luano, CAMAIR Co et TAAG.
Comme on peut le remarquer, toutes ces compagnies étrangères opèrent depuis l’étranger et desservent chacune pour sa part un poste frontière d’entrée en RDC. Cette interdiction de voir embarquer les passagers détenteurs de ces passeports et qui n’ont pas encore eu le temps d’en renouveler avec ceux nouveaux et biométriques.
Une réaction intéressante
Interrogé par notre journaliste, un Sous-Directeur de la DGM Kinshasa sous anonymat s’étonne de cette « mesure abrupte » en un moment où « la paix sociale » est souhaitée de tous. Et de poursuivre : « comment ne pas interpréter cette mesure comme étant dirigé vers un homme, en l’occurrence Moïse Katumbi à qui le pays a refusé le renouvellement de son passeport du reste débrancher du système informatique de la base des données nationale ? Pourquoi cette mesure est-elle établie jusqu’à nouvel ordre ? ».
Le Sous-Directeur conclut que la vraie raison de cette mesure non concertée « demeure visiblement d’empêcher Katumbi de revenir dans le pays par un poste frontalier desservi par l’une de ces compagnies. Ce qui traduit l’embarras de notre régime face à ses contradictions politiques qui lui seront dommageables dans les jours à venir ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi