Alors que l’opération de réception et de traitement des candidatures pour la présidentielle et les législatives nationales se clôturait hier mercredi 08 août 2018 à 16h30’, la CENI a activé sa clause de prolongation de la durée de cette procédure pour 5 jours encore : « Conformément à son calendrier électoral en vigueur, le délai légal de 5 jours d’ajout, retrait ou substitution prend cours du 09 au 13 août 2018 ».
Ainsi « A la fermeture des bureaux de réception et de traitement des candidatures (BRTC) les jetons ont été relis aux candidats ou à leurs mandataires détenteurs des dossiers en ordre et présents dans la file d’attente » peut-on lire dans le communiqué de presse daté du 08 août 2018 signé le rapporteur Jean-Pierre Kalamba Mulumba N’Galula.
Un trop plein des candidats, le « jackpot » pour la CENI
Comme en 2006 avec ses 32 candidats, la présidentielle de 2018 est en passe de battre le record avec un trop plein des prétendants. Des plus connus sur la scène aux illustres parfaits inconnus dont on avait jamais entendu parler, des politiques de profession aux indépendants farfelus ; c’est le jackpot assuré pour la CENI avec les 100.000 dollars de caution non-remboursable à verser pour l’enregistrement de sa candidature.
De Kikuni Masudi Seth qui fut le premier candidat à la présidentielle à déposer officiellement son dossier le 27 juillet 2018 au Bureau de Réception et de Traitement des Candidatures, au siège de la CENI, on est passé au revenant Jean-Pierre Bemba de retour pour un temps dans le pays après 12 ans d’absence. L’ancien vice-président et sénateur qui s’était fait enrôlé le même jeudi 02 août 2018 en avait profité pour déposer aussi sa candidature sa candidature à la présidentielle du 23 décembre prochain.
Dès le lundi 06 août 2018, la cadence s’est accélérée avec des dépôts de candidature par Vital Kamerhe et de l’indépendant Alain Daniel Shekomba. La poursuite de l’opération s’est faite le 07 août avec Kin-Kiey Mulumba, Freddy Matungulu, Jean-Paul Moka, Pierre Honore Kazadi Lukonga Ngube Ngube et Félix Tshisekedi.
Le pic des candidatures réceptionnées au BRTC ayant été atteint le 08 août 2018, dernier jour officiel avec les candidats Emmanuel Ramazani Shadari, Adolphe Muzito, Samy Badibanga, Martin Fayulu, Yves Mpunga, Théodore Ngoy, Honoré Ngube, Gabriel Mokia, Radjabo Mbira, Marie José Ifoku, Pasteur Maluta, Bébé Malwalwa, Laure Marie Kawanda, Antoine Gizenga, Charles Diavena Lutadila, Noël Tsiani, Michel Okongo et Sylvain Maurice Masheke. A la clôture officielle de l’opération au soir du 08 août, ce sont 26 candidatures au total qui étaient enregistrées ou en passe de l’être avec prise de jeton.
Le cas Moïse Katumbi
Parmi les candidats déclarés et non encore enregistrés, le cas Moïse Katumbi reste un problème du fait du refus des autorités du pourvoir congolais de l’autoriser à regagner le pays depuis le vendredi 03 août à partir de Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga. Katumbi comptait rejoindre Kinshasa avant le 08 août pour y déposer personnellement sa candidature.
Chose qui lui est aujourd’hui impossible jusqu’à attrister les Évêques de la CENCO qui ont parlé d’un déni de son identité et d’un traitement ségrégationniste qui ne se justifie point et qui peut inutilement entraîner des conséquences fâcheuses qu’il faut absolument éviter : « Cependant, la CENCO est vivement préoccupée par la volonté affichée par ceux qui sont au pouvoir d’exclure certains candidats à la Présidence de la République. A ce propos, la CENCO est très peinée par le sort inacceptable réservé à Monsieur Moïse Katumbi, sujet congolais, à qui les autorités refusent l’entrée dans notre pays, en l’obligeant de rester à l’étranger ».
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Insistant sur les valeurs de la démocratie qui semble bafouée, les Evêques poursuivent : « La CENCO exhorte vivement les autorités congolaises à revenir sur leur décision en laissant notre compatriote Moïse Katumbi entrer au pays et déposer sa candidature comme tous les autres candidats. Nous estimons que la vraie bataille, pour l’instant, doit être électorale, dans le respect des droits de tous et de chaque individu, dans la paix et l’égalité des chances. La crédibilité des scrutins est à ce prix. En vraie Démocratie on ne se choisit pas les adversaires politiques. C’est à la CENI qu’il revient de statuer sur la validité ou non d’une candidature. Maintenir une telle décision est un grand recul pour la démocratie ».
En attendant son probable retour, la plateforme de soutient à Katumbi, Ensemble pour le Changement ; s’était engagée à déposer en temps sa candidature auprès de la CENI à Kinshasa.
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Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi