Ils sont six candidats à la présidentielle du 23 décembre 2018 au Congo-Kinshasa et non de moindre a signé le 13 août 2018 une déclaration commune sur trois pages en 17 points dans lequel ils accentuent leur pression sur le régime Kabila en vue de la tenue des élections qu’ils veulent « crédibles, transparentes et inclusives ».
Félix Tshisekedi Tshilombo (UDPS & Alliés), Jean-Pierre Bemba Gombo (MLC/FRC), Moïse Katumbi Chapwe (Ensemble pour le Changement), Vital Kamerhe (UNC & Alliés), Martin Fayulu Madidi (Dynamique de l’Opposition) et Freddy Matungulu Mbuyambu (CNB /SYENCO) sont les signataires de cette première déclaration depuis la fin de dépôt des candidatures le 08 août 2018.
Les leaders de l’Opposition disent poursuivre « les concertations en vue de désigner un candidat commun à la prochaine élection présidentielle autour d’un programme commun afin d’améliorer les conditions de vie des populations congolaises ».
Dans cette intervention, les opposants en appelle au retour au pays du candidat empêché Moïse Katumbi Chapwe afin qu’il participe à l’élection présidentielle du 23 décembre 2018. Exilé involontairement en Europe en Belgique deux ans durant depuis mai 2016, se trouvant aujourd’hui entre l’Afrique du Sud et la Zambie après ses deux tentatives avortées de retour au pays depuis sa province du Haut-Katanga les 03 et 04 août 2018 à Lubumbashi et Kasumbalesa, Katumbi piaffe d’impatience de revenir pour se mesurer aux autres challengers.
Sciemment empêché par le régime de rentrer dans son pays et malgré l’interpellation-plaidoirie des Évêques de la CENCO, Katumbi vient de saisir le Conseil d’Etat congolais pour que sa candidature soit enregistrée comme toutes les autres.
Lire aussi : De Ndola à Kasumbalesa : Chronique d’une folle journée d’errance de Moïse Katumbi https://www.afriwave.com/2018/08/04/de-ndola-a-kasumbalesa-chronique-dune-folle-journee-derrance-de-moise-katumbi/
Sa plateforme électorale d’Ensemble pour le Changement pour laquelle Katumbi a signé la déclaration commune des opposants promet « une mobilisation générale avec manifestations dans toutes les provinces » du pays pour exiger des élections crédibles ainsi que le retour de leur champion.
❗️Déclaration commune historique de @moise_katumbi @jpBemba @VitalKamerhe1 @fatshi13 @MartinFayulu @CongoCheri
L’opposition congolaise condamne le blocage de @moise_katumbi & réclame son retour afin qu’il participe à l’élection présidentielle 🇨🇩2018.#RDC #RetourKatumbi ❗️ pic.twitter.com/BktjVVwCTB
— Ensemble pour le Changement (@Ensemble_MK) 13 août 2018
Alors que des « rumeurs » folles les unes que les autres circulent et que certains responsables de la Majorité présidentielle soliloquent sur une « éventuelle inéligibilité de Bemba et d’autres candidats opposants, ladite déclaration met en garde la CENI et la Cour constitutionnelle de s’engager dans cette « voie » notamment en ce qui concerne le sénateur Jean-Pierre Bemba Gombo au travers de toutes « les velléités d’instrumentalisation de la CENI et de la Cour constitutionnelle par des interprétations des lois et des analogies juridiques inappropriés ».
Déclaration commune des Leaders de l’Opposition, candidats à l’élection présidentielle en République Démocratique du Congo. #RDC #Bemba pic.twitter.com/gahR373lZV
— Jean Pierre Bemba (@bembajp) 13 août 2018
Outre l’insistance sur la nécessité devenue salvatrice pour une « candidature unique » de l’opposition réunie face au dauphin désigné de Kabila Emmanuel Ramazani Shadary en décembre prochain, les opposants réitèrent leur « rejet de la machine à voter » appelé machine à tricher par les Congolais dont ils veulent un retrait pur et simple. Ils rappellent cette « volonté d’obtenir des élections conformes aux normes démocratiques les plus élémentaires et aux standards internationaux, comme prévu dans la feuille de route de l’Accord de la Saint-Sylvestre ainsi que le nettoyage du fichier électoral pour y extirper les près de six millions d’enrôlés présumés fictifs et aux empreintes incomplètes ».
La sortie des opposants coïncide avec la dernière déclaration du Conseil de sécurité des Nations unies, en faveur « d’un environnement propice à des élections inclusives avec une mise en œuvre efficace, rapide et sincère de l’Accord du 31 décembre 2016, ainsi que le respect des droits fondamentaux et du calendrier électoral », l’ensemble dans la transparence, la crédibilité et l’inclusion de tous.
Se référant à l’Accord de la CENCO dit de la Saint-Sylvestre, les opposants exigent la libération des prisonniers politiques dont les cas dit emblématiques concernant Jean-Claude Muyambo, Franck Diongo, Eugène Diomi Ndongala. Dans cette liste aussi la libération des jeunes activistes militants des mouvements citoyens FILIMBI et de La LUCHA, « le retour en hommes libres et en toute sécurité des exilés forcés et la liberté des réunions et des manifestations pacifiques, la réouverture des médias privés fermés et l’accès équitable de tous aux médias publics sans oublier le remplacement du délégué de l’UDPS à la CENI ». Autre exigence, « le rapatriement de la dépouille mortelle du Président Etienne Tshisekedi Wa Mulumba au pays et des obsèques nationales dignes de son rang ».
Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi