« Comme je n’aime pas les adieux, je préfère vous dire à bientôt ». Cette petite « phrase » équivoque de Joseph Kabila dans son discours du 17 août 2018 à l’occasion du 38ème Sommet des Chefs d’Etats et de Gouvernements de la Communauté de Développement des Etats de l’Afrique Australe (SADC) n’a pas laissé indiffèrent.
De Windhoek en Namibie à Kinshasa en RDC, tout le monde en a parlé sans oublié les réseaux sociaux qui s’en sont délectés. Si le clan du régime trouvait en cela une nouvelle occasion « d’applaudir son champion », il n’en était pas question des opposants.
Pour ceux, « cette ambiguïté intentionnelle du chef de l’Etat sortant est de nature à semer la confusion et le doute dans l’opinion, trahissant ainsi sa volonté politique réelle de conduire un processus électoral non crédible, non inclusif et non transparent ; ce qui appelle à une vigilance, à une prudence et une mobilisation tout azimut ».
Une formulation utilisée par Bemba
Ce qui passait pour être une « invention » se révèle plutôt être une formulation déjà utilisée par le président du MLC. Dans un twitte publié sur son compte officiel 12 jours avant le discours de Kabila à Windhoek, Bemba écrit déjà : « Jean Pierre Bemba @bembajp 5 août Mes chers compatriotes, toutes bonnes choses ont une fin ! Mais en ce qui nous concerne, une nouvelle ère se dessine et un nouveau chapitre s’esquisse. Je ne vous dis pas au revoir, mais plutôt à bientôt. #AvecDieuNousVaincrons #RDC #Bemba ».
Si Bemba parle « d’aurevoir », Kabila utilise le terme « adieu » ; un mot signifiant la même chose. Et de là à pointer un « plagiat », il n’en fallait qu’un pas de la part des militants du MLC qui crient au « scandale » d’un « Kabila en fin de parcours malgré sa résistance et qui n’a plus rien à proposer au peuple congolais ».
Roger Diku