Quelques heures seulement après la décision de la CENI d’invalider sa candidature, Adolphe Muzito Fumutshi ; le candidat malheureux qui ne s’avoue pas vaincu a tenu une conférence de presse ce samedi 25 août 2018 à Kinshasa.
L’ancien premier ministre honoraire et hier encore proche de la Majorité Présidentielle (MP) n’y est pas allé par quatre chemins pour accuser nommément Joseph Kabila et la CENI qui serait à la solde du pour voir : « C’est Joseph Kabila en personne qui est à la base de l’invalidation de ma candidature à la présidentielle. Il tient à détruire le Palu » assène-t-il d’entrée.
Et d’annoncer : « Par principe, je fais confiance à la Cour Constitutionnelle ; je vais actionner les mécanismes juridiques pour faire valoir mes droits. On élimine les opposants les uns après les autres. Nous ferons bloc pour réclamer des élections transparentes et inclusives».
Pour justifier sa décision d’invalidation de la candidature de Muzito Fumutshi Adolphe, dans sa brève de motivation la CENI écrit : « Il est aussi joint au dossier une lettre de prise d’acte de sa suspension par le Palu (son parti d’origine NDLR). Il y a conflit d’intérêt avec le Palu qui conteste sa candidature (art15 LE) ».
Comme pour donner raison à Muzito dans ses accusations sur une volonté de « destruction » programmée du Palu par le régime, au même moment, la même CENI décide « irrecevable » l’autre candidature du parti officiel & Alliés ; celle du patriarche Antoine Gizenga Antoine pour « Défaut de qualité du signataire des formulaires de mandat et d’investiture C5, C6, C7 et C8 ». Pourtant, lesdits formulaires l’ont été officialisés par son fils et n°2 du parti, le SG Lugi Gizenga.
Je ne suis plus militant du Palu
Autre incohérence dans l’invalidation provisoire de sa candidature, Adolphe Muzito explique ne plus être militant du Palu. Et pour cela, il exhibe des documents qui mettent en mal la CENI; notamment sa lettre de démission les accusées de réception avant d’accuser de nouveau : « Je ne suis plus militant du Palu. J’avais déjà déposé ma démission, je l’ai signifié au parti, à ma Cellule et à la CENI. Mais comme elle obéit à une logique politique, elle m’a invalidé. Je ferai recours à toutes les voies démocratiques. Même si le Palu avait des reproches à me faire, il ne s’adresserait pas à la CENI, incompétente pour se prononcer sur pareille matière ».
Soulignant les contradictions de la CENI dans le traitement sélectif des dossiers avec son invalidation par contestation du Palu, il conclut : « Je suis leur cible… Je suis la cible de Kabila, qui a l’habitude de tuer les partis concurrents. Mine de rien, ils ont très peur de moi. Ils ont très peur d’Adolphe Muzito, ils savent pourquoi. La CENI a mal travaillé. Elle semble s’être trompée alors que je me suis présenté sous les couleurs de l’UREP, qui m’a investi ; on veut éliminer les candidats sérieux, l’un après l’autre ».
Se disant avoir une base, « la communauté, les fonctionnaires qui savent pourquoi ils veulent que je sois président de la République » ; il fait une promesse : « Je continuerai à me battre pour que la nouvelle majorité présidentielle, ancienne opposition, aie une majorité parlementaire pour diriger le gouvernement. Je n’attends pas grand-chose à la justice où je dois déposer un recours » même s’il garde encore un peu de foi en attendant son recours.
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Le feu à Gungu
Il n’aura pas fallu attend très longtemps pour que le feu qui couvait au sein du Palu ne s’exprime violemment. A peine les candidatures de Gizenga et Muzito invalidés provisoirement, après une manifestation publique des militants dans son fief naturel de Kwilu, le siège du Palu à Gungu a été complètement pillé par des vandales ; site qui héberge également la radio RTVS1 appartenant au même Adolphe Muzito.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
