Malgré les assurances données en rapport avec la maladie à virus Ebola, le SYECO annonce un rendez-vous manqué de ce qui de la rentrée des classes à Mangina, épicentre de l’épidémie dans la province du Nord-Kivu.
Les enseignants regroupés au sein du Syndicat des Enseignants du Congo, SYECO sur l’axe Mangina en territoire de Beni au Nord-Kivu n’étaient pas prêts à reprendre le chemin de l’école ce lundi 03 septembre 2018, une date pourtant retenue sur l’ensemble de la RDC pour la rentrée des classes.
Au cours d’une Assemblée Générale tenue dimanche 02 septembre à Mangina même, les membres de cette structure professionnelle ont réitéré leur décision de ne pas se rendre à l’école le 03 Septembre 2018. Pour eux, « il n’est pas encore rassurant de débuter les cours alors que leur entité connait encore des victimes de la maladie à virus Ebola ».
Les enseignants de Mangina plaident pour la sécurité générale de la rentrée scolaire dans leur entité. Leurs revendications ont été présentées à AFRIWAVE.COM par Kasereka Kalwahili, secrétaire permanent du SYECO : « Nous avons droit à la vie et pas besoin de la mort. C’est par ces mots que le SYECO a clôturé son assemblée générale, vu la gravité du fléau Ebola qui persiste encore dans la région. Les enseignants recommandent au ministre de l’EPSP de recaler la rentrée scolaire 2018-2019 d’un mois sous certaines conditions entre-autres : vacciner tous les enseignants et tous les élèves contre Ebola, équiper les établissements scolaires des matériels sanitaires adéquats. Vu le nombre insignifiant des enfants inscrits à l’école, nous demandons aux parents de Mangina de garder leurs enfants à la maison, jusqu’à nouvel ordre », a-t-il laissé entendre.
Notons que le directeur de la province éducationnelle Nord-Kivu 2 a assuré, le dimanche 02 septembre 2018 que « des dispositions sont déjà prises pour que la rentrée scolaire se réalise en toute sécurité ». Au niveau national, la nouvelle année scolaire s’ouvre sous le coût des contestations. Le SYECO conditionne la rentrée scolaire par l’attribution du statut de fonctionnaire de l’Etat aux enseignants, l’immatriculation de certains enseignants et la paie des arriérées de salaires à d’autres. Le SYECO donne jusqu’au samedi le temps au Gouvernement de répondre à ces réclamations.
Tous les chiffres
Selon le bulletin de la riposte contre l’épidémie d’Ebola rendu public samedi 1er septembre 2018, au total, 120 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans cette région, dont 90 confirmés et 30 probables. Ce document indique qu’actuellement, 11 cas suspects sont en cours d’investigation, 2 nouveaux cas confirmés à Beni et un décès de cas confirmé à Mabalako.
Répartissant les cas par âge et par sexe, l’équipe de riposte décrit que les femmes ont été les plus affectées que les hommes par cette dixième épidémie de la maladie à virus Ebola. Chez les hommes, la tranche d’âge la plus touchée est celle de 35 à 44 ans. Tandis que chez les femmes, la tranche d’âge la plus affectée est celle de 25 à 34 ans.
Le bulletin de la riposte contre l’épidémie d’Ebola de samedi termine par le bilan de la vaccination. Depuis le début de la vaccination, le 08 août 2018, 5.462 personnes ont été vaccinées en zones de santé de Mabalako, Beni, Mandima et Oïcha. A ce chiffre, le bulletin ajoute 19 personnes vaccinées depuis à Kinshasa avant de rejoindre la zone opérationnelle du Nord-Kivu.
Jack Katson Maliro