Malgré les dénégations du président de la CENI Corneille Naanga depuis la Corée du Sud où il séjourne que la majeure partie de la population n’est pas contre la machine à voter, la réponse lui en a été donnée hier sur toute l’étendue du pays par plusieurs manifestations.
Sur appel et organisée par les activistes-militants du Mouvement citoyen de la Lutte pour le Changement (LUCHA) sur toute l’étendue de la RDC lundi 03 septembre 2018, la manifestation a drainé plus de monde à Goma ; capitale de la province du Nord-Kivu et lieu de naissance du mouvement.
Et comme il fallait s’y attendre, la protestation contre la machine à voter ironiquement débaptiser « la machine à voler » par la population ; a été violemment réprimée par les forces de la police nationale congolaise de Goma.
Les manifestants voulaient simplement exprimer leur désapprobation sur l’usage de la machine à voter par la CENI aux élections de décembre 2018 dans le pays. A peine leur marche amorcée, les militants de la LUCHA ont été dispersés par les forces de l’ordre ; bilan provisoire : trois blessés et plusieurs arrestations des activistes.
AFRIWAVE.COM a rencontré sur le terrain un militant qui avec les larmes aux yeux, avait du mal à se mouvoir pour marcher. Il a été grièvement atteint après maltraitance par la police à l’occasion de cette marche. Dans sa déclaration en larmes, il a insisté sur le fait que « c’est la lutte qui compte, et non la répression ».
Des habitants en colère
Au cours de cette manifestation, les militants de la LUCHA se sont attirés la sympathie de certains habitants de Goma comme ceux de Bukavu. Pour eux, c’est « la recherche de la démocratie transparente » qui compte ; raison de la manifestation de leur colère face à la répression policière.
#DRC: 89 arrested, over 23 injuried of whom 6 severely, 2 young women sexually assaulted by police pigs🐷 in Bukavu. Congolese youths are resisting oppression. We will not let anybody steal our RIGHT TO DECIDE. We are stronger than our oppressors. The New Congo Is Rising ✊🏽 pic.twitter.com/ahHZN19sOa
— LUCHA (@luchaRDC) 3 septembre 2018
Les conducteurs de mototaxi de Goma se sont aussi invités dans cette manifestation. Ils ont endommagé la jeep du commissaire supérieur principal de la PNC Goma. Il s’en est suivi des arrestations comme à Bukavu où l’on compte 89 personnes arrêttées, 23 blessés et 2 jeunes dames agressées sexuellement par les policers selon la Lucha dans son twette au-dessus.
Sans se lasser et sans peur de la police en surnombre, les manifestants ont foncé jusqu’au Secrétariat Exécutif de la CENI où un membre de la LUCHA a pu lire le mémorandum. C’est là que la police en a encore profité pour le molester, lui et ses autres compagnons. Plusieurs blessés ont été enregistrés en cet endroit.
« Ils sont internés dans des structures sanitaires à Goma. Certains d’eux seraient entre la vie et la mort », selon des sources médicales.
Aux dernières nouvelles, tous les activistes-militants de la Lucha arrêtés ont été relachés sans qu’aucune charge ne soit retenu contre-eux.
#Goma: Nos 7 camarades viennent tous d’être libérés par le parquet, sans le moindre frais et sans qu’aucune charge n’ait été retenue contre eux. Les blessés sont tous sortis de l’hôpital, ils poursuivront les soins en ambulatoire. Il faut maintenant que nos bourreaux soient jugés pic.twitter.com/Bmb6SEe1AN
— LUCHA (@luchaRDC) 5 septembre 2018
Jack Katson Maliro