Le verdict final du procès contre les jeunes activistes du Mouvement Citoyen Filimbi se fait toujours attendre malgré la fin de leur procès depuis la tenue le jeudi 16 août 2018 de la dernière audience foraine dans l’enceinte de la Prison de Makala où ils sont incarcérés à Kinshasa.
L’on sait que dans son réquisitoire, le ministère public avait réclamé une peine d’emprisonnement de 3 ans de servitude pénale contre eux pendant que la plaidoirie des avocats exigeait-elle l’acquittement pur et simple des militants. La défense a aussi sollicité que les biens saisis lors de leur enlèvement soient restitué à qui de droit, notamment le véhicule de Carbone Beni emporté par les agents des services des renseignements ce jour-là.
A moins que les choses les choses soient trainées délibérément comme semble l’indiquer la procédure, l’on ne comprend toujours pas que le délai accordé par la loi au tribunal pour rendre son verdict soit largement si dépassé et qu’aucune suite n’est connue jusqu’à ce jour.
Pour Me Jacquemin Shabani, le Coordonnateur du collectif des avocats-conseils, il est plus que temps afin que « la décision soit rendue parce que ça traîne en longueur. Or, il nous avait été promis qu’elle serait rendue dans les délais de la loi, les délais de la loi sont extrêmement dépassés ».
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La liberté provisoire réclamée auprès des tribunaux de Ngaliema et Gombe par Carbone Beni, le Coordonnateur chargé des réseaux et Cédric Kalonji, Grâce Tshionza, Mino Momponi, Dickson Mputu leur a toujours été refusé.
Accusés par le parquet des infractions « d’offense au chef de l’Etat, d’atteinte à la sûreté de l’Etat et d’incitation à la désobéissance », les jeunes activistes ont toujours clamés leur innocence car n’ayant enfreins aucune loi du pays dans l’accomplissement de leur mission de sensibilisation de la population.
Transférés depuis le 09 juin 2018 à la Prison centrale de Makala, les militants de FILIMBI avaient déjà passés plus de 170 jours de détention presqu’à l’irrégulière entre le cachot secret de l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) et le parquet de Gombe.
Et les Associations de Défense des Droits de l’Homme tout comme l’opinion en général ne comprennent toujours pas les raisons de cette si longue détention que leurs collègues des Mouvements Citoyens promettent de se mobiliser dans les jours à venir s’ils ne sont pas libérés rapidement.
C’était dans une déclaration commune signée par 6 d’entre-eux après une conférence de presse tenue à Kinshasa à savoir La Lucha, Eccha, Il est Temps, Compte à Rebours, Ekoki, Forum Citoyen… Ces six mouvements en appelaient aux juges « à une prise de conscience et à ne pas suivre ni les injonctions ni les intimidations des autorités politiques du régime tout comme de son appareil sécuritaire dont l’ANR ».
Pour rappel, Carbone Beni et ses compagnons de lutte sont privés de liberté depuis près 270 jours maintenant, soit plus de 9 mois. Arrêté le 23 décembre 2017, Palmer Kabeya avait été placé en détention dans les locaux des services de renseignement militaire (DEMIAP), à Kinshasa. Les quatre autres militants ayant été enlevés après dénonciation par un « faux activiste infiltré » le 30 décembre 2017 après qu’ils aient participés à la sensibilisation avec des flyers invitant la population congolaise à se joindre à la marche pacifique organisée par le Comité Laïc de Coordination (CLC) de l’Eglise Catholique.
Avant leur transfert à Makala, ils sont et incarcérés dans différents centres de détention dont l’Agence nationale de renseignements (ANR).
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi