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RDC-ELECTIONS 2018 : La Fondation Westminster pour la Démocratie (WFD) et ses 15 recommandations sur la Machine à voter

Il était attendu ce premier rapport d’expertise indépendante sur la « machine à voter » et qui risque aussi d’être le dernier commandé par la CENI-RDC à défaut de trouver un terrain d’entente avec les partis politiques et la société civile opposés au vote semi-électronique ou électronique non prévu par la loi électorale en cours.

C’est un organisme britannique, La Fondation Westminster pour la Démocratie (#WFD) qui s’en est chargé et qui a présenté son rapport technique le lundi 17 septembre 2018 au Centre Marie Reine de la Paix à Kinshasa.

Il ressort de cet exercice 15 « recommandations et actions correctives sur les aspects techniques et programmatiques cruciaux » jugées capitales pour lesquelles la CENI devrait tenir compte. Et ce sur « le logiciel et la gestion de la machine dans le bureau de vote ». Dans leur présentation, les experts britanniques ont pris les soins d’avertit « qu’ils se sont limités aux fonctionnalités de la machine et aux caractéristiques du matériel ainsi que son logiciel telles que misent à disposition ou exposées à notre attention par la CENI ».

Les 15 recommandations sont :

  1. désactiver les communications externes (carte Sim et Wifi) jusqu’au moment où celles-ci sont nécessaires ;
  2. recouvrir tous les ports externes (soit modifier les volets de production, soit boucher les ports USB exposés) ;
  3. Limiter le nombre maximum de bulletins par machine à 660 pour empêcher un excès de vote ;
  4. Supprimer la fonction d’impression de code QR ;
  5. Veiller à ce que les bulletins de vote insérés de façon incorrecte ne produisent pas de vote manuel invalide ;
  6. Limiter les données sur l’UBB à l’échelon provincial ;
  7. Réviser le processus de confirmation du code pour éliminer la fonction permettant d’enregistrer de vote lorsque l’électeur touche la photo du candidat ;
  8. Elaborer et diffuser les directives procédurales claires concernant le rôle des machines à voter, en plus de protocole concernant leur maniement, configuration et administration ;
  9. Réexaminer le processus de distribution pour réduire la période de temps pendant laquelle la machine est sous la garde du personnel du bureau de vote ;
  10. Inviter les représentants des partis politiques et observateurs au centre de distribution ;
  11. Impliquer les témoins des partis politiques et les observateurs dans le contrôle préalable ;
  12. Préparer des plans opérationnels détaillés pour remplacer les matériels et les disques externes ;
  13. Organiser les simulations pour permettre aux personnels des bureaux de vote d’acquérir de l’expérience dans l’utilisation des machines ;
  14. Se préparer aux files d’attente et s’engager à laisser voter les électeurs encore dans la file d’attente à la clôture du scrutin ;
  15. Créer un fichier log distinct pour permettre un audit.

Si c’est la satisfaction de la part de la CENI et des proches de la majorité au pouvoir, du côté des opposants à ce mode de scrutin non prévu par la loi c’est toujours une suspicion de tricherie organisée à l’avance car n’ayant jamais associés au dit projet.

Sur un total de 106.000 machines prévues, 95.000 ont déjà subi le contrôle qualité par le fabriquant et les experts congolais dépêchés sur place à Séoul et sont en route pour la RDC ; les dernières devant l’être ce 18 septembre 2018 selon la CENI. L’ensemble du dispositif devant être dans le pays au plus tard le 06 octobre 2018 prochain.

La CENI persiste et signe

A l’issue de la présentation du rapport de la WFD sur la Machine à voter, la CENI n’a pas manqué d’insister sur l’utilité de son mode de scrutin choisi malgré la divergence dans l’opinion tant nationale qu’internationale pour l’utilisation de cet outil.

La centrale nationale d’élections congolaise n’en trouve que des avantages dans le « souci d’améliorer le processus électoral en cours et à ceux à venir » dit-on. Ces points dits positifs étant :

  1. Gain de temps : 4 mois qui devaient servir pour la commande de bulletins pré-imprimés. La machine permet d’utiliser des bulletins vierges, commandés longtemps à l’avance (sans devoir attendre d’avoir la liste définitive des candidats) ;
  2. Garantie et crédibilité des résultats : Étant donné qu’il y aura deux sources, ce qui est compté manuellement et les résultats imprimés de la machine. Seuls les résultats dépouillés manuellement comptent.
  3. La rapidité de proclamation des résultats : Au lieu de 2 à 3 mois d’attente, déjà le 12 janvier 2019, le président élu prêtera serment ;
  4. Le poids du matériel électoral à déployer : Passe de 16.000 tonnes à moins de 8.000 tonnes ;
  5. Réduction de plus de 130 millions USD sur le coût d’organisation de ces trois scrutins combinés : Soit de 567 millions USD à 432 millions USD et encore beaucoup plus si on considérait tout le cycle ;
  6. La présence dans chaque machine à voter de la batterie à Lithium d’une garantie de 48 heures : Pour contourner les éventuels problèmes d’électricité et autres sources d’énergie dans les différents sites de vote ;
  7. La possibilité d’assistance de chaque électeur : Plus particulièrement celui de 3ème âge ou vivant avec handicap qui le désire conformément à l’article 58 de la loi électorale ;
  8. La machine à voter ne modifie pas la procédure de vote : La CENI conserve le même circuit de circulation dans le bureau de vote jusqu’à l’encre indélébile comme en 2006 et 2011.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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