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RDC-PRÉSIDENTIELLE 2018 : Doute et peur prévisibles face à un éventuel échec du dauphin imposé

C’est l’histoire d’une vidéo dans le cadre d’une réunion interne à la Majorité Présidentielle (MP) qui daterait du mois d’août 2018. Elle serait demeurée privée si elle n’avait pas atterri sur les réseaux sociaux suscitant divers commentaires et réactions. A moins d’un bluff, l’on y découvre le Secrétaire Général de la MP et président de l’Assemblée nationale sortante Aubin Minaku Ndjalandjoko s’adressant aux cadres de son groupe.

Le sujet est bien connu : la présidentielle du 23 décembre 2018 et le candidat du Front Commun pour le Congo (FFC), le dauphin désigné Emmanuel Ramazani Shadary. Dans une présumée sincérité et à l’analyse des propos tenus, l’on sent bien l’inquiétude du camp du régime de perdre demain cette élection malgré son semblant de sérénité affichée.

Le manque de cohésion au sein de la plateforme présidentielle dont on veut faire des vagues est une réalité que l’on voudrait occulter. Car ce ne sont ni les multiples ralliements ostentatoirement affichés des politiques et autres corps de la société qui traduisent une « unité » de tous pour une victoire annoncée.

Lire aussi : Présidentielle 2018 : Ramazani Shadary, Un choix à la Hussarde de Kabila qui ne passe pas https://www.afriwave.com/2018/08/11/presidentielle-2018-ramazani-shadary-un-choix-a-la-hussarde-de-kabila-qui-ne-passe-pas/

Et c’est Minaku qui l’exprime clairement dans un doute accompagné d’une peur visible : « Quelques soient les sensibilités et les sentiments de chacun, c’est le régime ; c’est Joseph Kabila Kabange et c’est Mzé, il y a toute cette démarche. Et donc, nous devons travailler parce que si Ramazani perd, notre régime perd ; vous imaginez les conséquences ? Et donc chacun doit réfléchir pour que nous communiquions comme il se doit afin que notre candidat rafle la mise ».

Le terme utilisé en fin de discours de « rafler la mise » ne témoigne-t-il pas aussi de cette méprise du le camp du régime qui redoute la fin de ses privilèges mais surtout qui tient à assurer à Kabila de demeurer aussi longtemps que possible aux commandes du pays ?

Au-delàs de toutes considérations pour imiter Minaku, il se posera cette question du bilan des 10 ans de deux mandats de Kabila (2006 à 2016), les deux ans de bonus sans élections (2017 à 2018) qu’on devra additionner aux trois ans de la transition 1+4 (2003 à 2006). Et c’est Ramazani Shadary qui devra en assumer les résultats en le défendant.

Il tout aussi le rappeler que cette longue période d’un total des 15 ans d’un pouvoir presque monarchique ne devra pas en aucun cas être dissocier des 4 ans du règne de l’AFDL sous Laurent-Désiré Kabila. Une réalité pourtant, les 19 ans du pouvoir des Kabila auront fait autant de mal au pays que les 32 ans du mobutisme au point de faire regretter Mobutu au même peuple zaïrois d’hier et redevenu congolais d’aujourd’hui.

TSHIKUYI Tubabela

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