La tension demeure très vive à Lubumbashi depuis l’interdiction de la matinée politique de la plateforme Ensemble pour le Changement prévue ce samedi 13 octobre 2018 par les autorités de la ville. Aux blocages de la police pour empêcher les opposants de sortir de chez eux et à la population de se rendre au lieu du meeting, répondent les barricades enflammées des badauds qui expriment à leur manière la frustration accumulée.
« La mobilisation avait dépassé les frontières provinciales du Katanga pour se rependre à Kinshasa avec l’arrivée sur place à Lubumbashi des candidats président de la République ou leurs représentants, et voir à l’étranger avec une intervention attendue via vidéo-conférence de Moïse Katumbi depuis Bruxelles » ; et c’est cela qui a fait peur au régime annonce un membre de l’organisation sur place à notre reporter sur terrain.
A l’image des animateurs politiques de l’opposition, le grand meeting populaire d’Ensemble pour le Changement prévu ce samedi 13 octobre 2018 aura connu des péripéties dignes de science-fiction : d’abord autorisée par l’autorité urbaine en l’occurrence le maire (bourgmestre) de la ville, il est par la suite reporté à une date ultérieure et sans explication par la maire ad intérim de la même ville.
Sur le lieu dudit rassemblement par contre, c’est un quadrillage systématique par les éléments de la police nationale renforcés par des militaires FARDC ; comme l’a également constaté notre reporter depuis le début de la matinée. Conséquence tant redoutée : barricades et troubles dans la périphérie de la ville avec pneus brûlés sur la chaussée sans compter l’intervention musclée de la police en pourchassant les badauds.
Guerre des communiqués et quid de la volte-face de la Mairie ?
Alors que tout avait été mis en place et que les invités des autres provinces commençaient à affluer à Lubumbashi, qu’est-ce qui explique la volte-face de la mairie de Lubumbashi ?
C’est un communiqué lapidaire et dit « officiel » signé le 12 octobre 2018 par Mme Mme Kalombo Mwewa Lauriane faisant intérim du maire de Lubumbashi et rendu public tard dans la soirée qui informe « la population et particulièrement les organisateurs de la matinée politique des Regroupements politiques de l’opposition prévue à la Cité de Jeunes de la commune Kampemba est reporté à une date ultérieure ».
Pour justifier cette décision tardive alors que tout avait déjà mis en place selon les opposants, l’intérimaire de la mairie évoque « une question d’harmonisation par les organisateurs et des raisons d’ordre sécuritaire » ; invitant par la même occasion « les organisateurs d’entrer en contact avec la mairie de Lubumbashi ».
Dans un contre-communiqué rendu public aussi tard dans la nuit, Antoine Kyungu Wa Kumwanza au nom de l’opposition condamne quant à lui « les rumeurs faisant été de l’interdiction du meeting de l’opposition du samedi 13 octobre 2018 » pour lequel « la préparation a donné lieu à une rencontre avec le comité urbain de sécurité de la ville de Lubumbashi le 05 octobre 2018 » rappelle-t-il.
Dénonçant ce qu’il considère comme une campagne « d’intoxication ourdie pour décourager la population », le chef de fil de l’opposition du Grand Katanga invite les militants à se rendre nombreux au lieu de la rencontre.
Kyungu souligne le fait que dans « sa lettre du 09 octobre 2018, la mairie de Lubumbashi avait pris acte et marqué formellement son accord pour la tenue de la matinée politique tout en apportant la garantie légale d’assure la sécurité des personnes et de leurs biens ».
Meeting interdit et Kyungu Wa Kumwanza assigné à résidence n’a même pas pu bénéficier de la visite de courtoisie de la délégation venue de Kinshasa composé du MLC Eve Bazaïba, Adolphe Muzito, Delly Sesanga, Martin Fayulu, Endundo Bononge et les autres…
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi