C’est un film d’animation signé Jean-Pierre Griez qui fera date vu qu’il colle bien au passé colonial belge comme à l’actualité néocoloniale que subi la République Démocratique du Congo en proie à des turbulences socio-politiques récurrentes.
Son avant-première est prévu le mercredi 5 décembre 2018 à 17h00’ en collaboration avec le Plaza Art de Mons situé non loin de la Grand-Place. Cette projection sera suivi d’un débat/échange avec le public selon les organisateurs dont ECRAN D’EVEIL ASBL explique l’un des responsables Aimé Mukendi, ainsi que différents autres partenaires qui ont participé à sa réalisation.
S’inscrivant dans le « cadre de la décolonisation de l’espace public », le film d’animation « Caoutchouc rouge / Rouge Coltan » sera accompagné d’un dossier pédagogique en cours de réalisation par les différents partenaires comme le coproducteur Le Village du Monde, Le Cepag et le GSARA.
Le but poursuivi par le projet étant de susciter les débat et échanges au travers d’une formation citoyenne face aux thèmes comme le colonialisme et néocolonialisme, le business des ressources naturelles et matières premières, les multinationales, les métaux rares et la résistance…
« Caoutchouc rouge / Rouge Coltan » reste un script d’une histoire d’actualité mais qui colle aussi au passé. Elle d’Abo Ikoyo, une jeune Belgo-Congolaise de 17 ans qui n’a jamais connu son père ; disparu à l’Est de la RDC à l’aube des années 2000. Alors, quand la prof propose un parcours sur les traces du passé colonial, elle replonge dans l’histoire méconnue de sa famille : la résistance acharnée d’un aïeul et d’un peuple contre les horreurs de l’époque léopoldienne, l’apartheid et le racisme du colonialisme ordinaire, le pillage des ressources, un arrière-grand-père chauffeur personnel de Patrice Lumumba, une guerre dévastatrice pour le Coltan et autres minerais du sang. Abo sait désormais d’où vient sa rage, son père n’est pas mort pour rien : elle entend le cri du chef Kouba qui lui demande de raconter au monde entier ce qui s’est passé là-bas. Elle ne se taira plus… ».
D’une durée de 33 minutes et tourné en français, le dessin animé est sous-titré en néerlandais pour l’autre partie de la Belgique.
L’histoire du « caoutchouc rouge » connue au travers du livre « Du sang sur le lianes » rappelle un passé colonial brutal avec le Roi Léopold 2 des belges pendant des générations sous l’un des régimes coloniaux européens les plus durs. Les noirs se sont fait couper les mains par défaut de rapporter autant des litres de cette sève blanche dont l’occident avait besoin pour la fabrication des pneus avec l’invention de la voiture.
Le cruel passé colonial se trouve rattrapé par « les minerais de sang » dont le cobalt et le coltan, dans les mines desquelles travaillent des jeunes enfants congolais qui n’auront peut-être jamais la chance d’utiliser ni des appareils électroniques derniers cris ou encore des voitures électriques. Une espèce de néocolonialisme qui ne dit pas son nom…
Roger DIKU à Mons