Il est l’homme qui a porté au nom de sa majorité socialiste la motion et le projet pour l’installation d’une plaque commémorative en l’honneur de Lumumba, Mpolo et Okito dans la devanture de l’Hôtel de ville de Mons en Belgique. Lui c’est Samy Kayembe Kalunga, conseiller communal réélu pour la seconde fois aux élections du 14 octobre 2018.
Originaire de la RDC, ce politique en appelle à une réelle conscientisation de « la communauté allochtone de pouvoir réfléchir par deux fois sur le rôle que ses membres peuvent jouer une fois engagés en politique à tous les niveaux » dans leur pays d’accueil. Ce rôle devant être celui effectif et non celui d’une figuration pour colorer une liste quelconque.
ENTRETIEN
Quelles impressions pour avoir porté le projet sur l’installation d’une plaque en mémoire de Lumumba, Mpolo et Okito effectif dans la ville de Mons.
« Avec beaucoup d’émotion, je tiens à saluer la ville de Mons pour ce qu’on vient de faire. C’est quelque chose d’important, Mme Mpolo l’a souligné tout à l’heure ; on ne pouvait pas imaginer il y a 50 ans que dans une ville européenne et en particulier à Mons ou la Belgique qu’on puisse un jour reconnaître des personnes qui un jour ont fait quelque chose pour le Congo. Moi en tant que conseiller (communal NDLR), j’ai essayé de porter ce projet parce que pour moi c’était important car ça clôture une mandature où il y a eu l’engagement de tous les montois et en particulier aussi pour ma communauté. Comme on dit chez moi, il faut savoir d’où l’on vient pour savoir où l’on va ; donc c’était important que je signale d’où je viens, les miens, ce qu’ils ont pu faire et ici l’histoire doit pouvoir se le partager, c’est pour cela que ça me touche énormément et je suis avec beaucoup d’émotion par rapport à ce que je prends la parole pour vous répondre à votre question ».
Sentiment d’appréciation pour les dernières élections belges qui ont vu le nombre des candidats africains d’origines en général et congolais en particulier en nette augmentation comme celui des élus issus de cette minorité à travers le royaume.
« Ça fait plaisir, permettez-moi de remercier les personnes qui me font confiance et qui m’ont soutenu pendant cette campagne assez rude et difficile. C’est vrai aussi que la plupart des personnes d’origine étrangère en particulier des congolais qui se retrouvent sur différentes listes, il y a une volonté je pense de pouvoir avoir une sociologie de la population montoise au niveau du conseil communal. Ce que nous devons faire attention si vous me le permettez c’est de savoir quel est le rôle essentiel qu’on veut nous faire jouer, est-ce que c’est un rôle de figuration ou un rôle effectif ? Moi je suis très attentif à avoir un rôle effectif, si je me mets dans une liste c’est pour pouvoir peser de tout mon poids et pour pouvoir avoir la possibilité d’être élu. Ce que je pense que nous devons à être attentif par rapport à notre communauté, c’est se dire est-ce que nous sommes-là pour colorer une liste ou pour être vraiment porter un message ou pour montrer ou être la caution pour certains de dire voilà nous sommes sur cette liste, nous essayons d’avoir un électorat le plus large possible sans pour autant que ces gens-là aient droit à la parole. Je suis attentif à cela, c’est mon deuxième mandat vous l’avez souligné et je viens d’être réélu ; c’est le fruit d’un travail de convaincre les gens, de dire que nous avons un projet. Ce qui m’est important, ce que notre communauté sois reconnue, sois respectée ; chaque fois dans ce que nous pouvons faire, nous devons avoir ça à l’esprit. Moi je suis heureux d’être réélu et je sais que nous avons un jeune frère sur une autre liste qui vient d’être élu (Chris Massaki sur la liste Mons en Mieux de Georges-Louis Bouchez NDLR), je m’en réjouis et je me dis que c’est quelque chose en plus qui peut permettre d’avoir la relève même si l’on n’est pas de la même famille politique. Je l’accompagnerai, je lui donnerai les conseils ; à lui de les prendre ou de les accepter ou de les refuser. Moi je serais toujours le grand-frère qui serait là pour pouvoir essayer d’aider le nouveau venu etc. Soyons quand même attentif si nous voulons peser à un moment donné au niveau électoral, c’est d’avoir le poids avec le nombre des voix le plus suffisant possible ».
Message on l’espère bien entendu au sein de la communauté allochtone de Mons tout comme celle de la Belgique toute entière…
« Aujourd’hui c’est un moment de fête, un moment de joie parce que la ville de Mons vient d’accomplir un acte qui honore l’ensemble des personnes qui y vive d’origine congolaise. J’ai une pensée pour la plupart des étudiants qui ont quitté cette Belgique pour retourner servir le pays et qui n’auraient peut-être pas imaginer ce qui se serait passé dans cette ville, nous serons toujours porteurs des messages des congolais auprès de la population montoise ».
Et les petits enfants de Joseph Okito qui sont nés et vivent à Mons…
« Je viens de l’apprendre et nous nous sommes échangés nos coordonnées parce qu’ils doivent aussi nous faire bénéficier de tout ce qu’ils ont eu au niveau historique. Nous allons faire un travail au niveau de la ville de Mons et ça je m’y engage comme on a évoqué tout à l’heure à ce que pédagogiquement dans nos écoles, on puisse parler de l’histoire du Congo pour démystifier ça et essayer de ne plus avoir par moment des attitudes condescendantes par rapport à l’un ou l’autre, on ne va pas se tromper ou le dire autrement tuer un tout petit peu ces différences, ces racismes, ces a priori ; tout ce que l’on peut entendre ».
Propos recueillis par Roger DIKU à Mons
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