Les négociations de Genève et l’accord politique du même nom censés sceller l’union de l’opposition congolaise en vue de l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 seront marqué à jamais d’une image. Celles de ces opposants congolais sans chaleur aucune, chacun regardant dans sa direction comme s’il n’avait pas personne à ses côtés.
La date du 11 novembre 2018 restera non celle de l’entente cordiale, mais celle qui a étalé au grand jour la méfiance qui existe entre ces hommes politiques, révélant leur division profonde tout en consacrant la rupture d’une confiance de façade affichée depuis longtemps.
Sur cette photo qui fera date, les soi-disant leaders y montrent pour chacun son état d’esprit ; expliquant ainsi le climat et la manière dans lesquels se seraient déroulé les trois jours de leur rencontre dont les non-dits commencent à fuiter.
Ainsi l’on y découvre un Jean-Pierre Bemba tentant de cacher sa disconvenance en touchant Adolphe Muzito qui a un regard ailleurs et perdu, une main en poche et l’autre dans son veston. Le britannique Allan Doos, chef des négociateurs de la Fondation Kofi Annan et Martin Fayulu ; l’inattendu élu du jour comme candidat unique de l’opposition étant les seuls à afficher le semblant d’une mine ouverte.
Freddy Matungulu est dans son visage de mauvais jour pendant que Félix Tshisekedi à côté de Moïse Katumbi ne se regarde même plus avec son plus que désormais « ancien ami et frère», Tshisekedi semblant même se demander ce qu’il fait bien-là dans ce « bal des chauves » autrefois dénoncé par son feu père Etienne Tshisekedi Wa Mulumba d’heureuse mémoire. Moïse Katumbi visage fermé et bras croisés comme un élève puni regarde bien tout droit devant lui avec une mine renfrognée. Vital Kamerhe qui conclut ce sombre tableau a un air hébété…qu’on ne lui reconnait jamais.
Toutes choses restant égales par ailleurs, les opposants congolais et leurs collègues politiques au pouvoir peuvent mentir un temps mais ne mentiront pas tout le temps au peuple. On connait bien aujourd’hui les calculs politiciens qu’ils se font pour leur positionnement personnel au détriment de l’intérêt général du même peuple au nom de qu’ils parlent, ce mauvais cirque n’ayant que trop duré.
Roger DIKU