Il fut l’un des experts lors de la rédaction de la Constitution de 2006 alors qu’il n’est pas constitutionnaliste. Lui c’est Bob Kabamba, enseignant à l’Université de Liège en Belgique.
A trois semaines du triple scrutin (législatif national, présidentiel et provincial) maintes fois reporté de ce 23 décembre 2018, le politicologue d’origine congolaise donne son avis sur l’improbable unité de l’opposition et le e processus en cours.
De la machine à voter…
Ce procédé de vote semi-électronique que le régime et sa CENI ont imposé de force dans un pays où la majeure partie de sa population est à des années lumières avec l’outil informatique sera à la base des futures contestations tant redoutées.
Pourtant dans sa dernière publication, la CENCO avait proposé une solution hybride : bulletin papier pour la présidentielle où il y a moins des candidats et machine à voter pour les deux autres scrutins vu le nombre excessif des candidats.
Ce qui fait dire à Bob Kabamba que c’est là où réside le problème qui démontre que ce processus n’est ni fiable, encore moins transparent : «…L’administration électorale n’arrive pas à convaincre les candidats dans l’intégrité de ce processus électoral. D’autant plus que certains pays partenaires et proches de la RDC dont l’Afrique du Sud ont proposé leur appui pour imprimer et acheminer ces bulletins de vote dans le pays, une offre malheureusement refusée par Kinshasa. Une occasion d’accréditer la thèse d’une non-transparence de ces élections et qui risquent de ne pas être véritablement démocratiques ».
Images TV5 Monde Afrique via YouTube
Crainte d’une fraude instaurée ?
La suite tant redoutée sera celle de la « fiabilité » des résultats à l’issu des élections imminentes et le régime dont la survie y dépens n’est pas prêt à lâcher les rênes du pouvoir. Le transfert du Centre de compilation des résultats de Kinshasa vers Lubumbashi en est une des résultantes selon Bob Kabamba : « En 2006 comme en 2011, ce centre était à Kinshasa et en 2018 ; il est déplacé à Lubumbashi. Cela pose question et démontre que le centre de gravité politique est entrain de changer ; une façon de mettre ce centre hors de portée de l’opposition. Surtout que la capitale Kinshasa a toujours été frondeuse, son électorat étant acquis à l’opposition. Est-ce une façon de commencer à préparer les choses en prévision des futures contestations post-électorales, une question qui reste posée et qui alimentera la non-transparence et la non-fiabilité du processus ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi