C’est un communiqué officiel de la présidence de la République qui l’a annoncé que ce vendredi 20 décembre 2018, le chef de l’État angolais, João Lourenço tiendra une conférence de presse pour répondre sur les grandes lignes de sa politique, après une année de gouvernance.
Cette rencontre avec les médias se dresse sur une toile de fond de crise socio-économique exacerbée par la chute du cours de pétrole sur le marché international. Le pétrole qui représente plus de 75% des recettes brutes de l’État connait une forte baisse, 68$ le baril, compliquant tous les calculs sur l’élaboration du budget de l’exercice 2019.
Pourtant dans son discours d’investiture, João Lourenço avait promis de créer 500.000 emplois pour les jeunes dans un pays où les indices de chômage atteignent près de 60% de la population active.
Le manque d’emploi a fait surgir le secteur informel qui est aujourd’hui combattu par une politique qu’un responsable de la jeunesse de l’Unita qualifie « d’incohérente et mal adaptée aux réalités du pays ». Les jeunes qui se débrouillaient dans l’informel ont rejoint la longue liste des sans-emplois, pourtant jusqu’ici ; aucun nouvel emploi nouveau n’a été créé pour résorber le chômage.
La conséquence de cette situation est l’augmentation de l’insécurité dans les principales villes du pays où le banditisme est devenu le gagne-pain d’une jeunesse abandonnée et qui représente près de 70% de la population.
Insécurité et scandale du sang contaminé…
Malgré le lancement par la police et sur ordre du gouvernement de la controversée « Opération Resgate » le 06 novembre 2018, aucun résultat probable alors que la question sécuritaire est devenue une nouvelle donne. Avec une police qui regorge en son sein des inciviques habitués aux crimes, le volet sur la sécurité des biens et des personnes sera certes abordé par le chef de l’État.
Autre question à l’ordre du jour sera celle du scandale de transfusion de sang contaminé par le VIH Sida dans certains hôpitaux de l’Etat sera bien. Il faut noter ici que le MPLA a réussi depuis qu’il gouverne à instaurer en Angola la gratuité des soins médicaux et de l’enseignement dans les hôpitaux et institutions d’enseignement publics.
Le président aura certes à rassurer son électorat sur l’avenir du pays dans un contexte socio-politique marqué aussi par des remous au sein du Mpla, le parti de João Lourenço depuis les accablantes révélations de l’ex-président José Eduardo dos Santos sur la disparition des 15 milliards de dollars de fonds de réserves bancaires publiques.
L’opinion attendrait du président de la République une véritable clarification d’une politique qui jusqu’ici fait gémir plus qu’elle ne porte bonheur à la population.
João Figuereido Manuel