Jusqu’à la dernière minute, l’utilisation pour la première fois de la machine à voter lors du scrutin de cette fin d’année 2018 aura divisé autant les candidats aux élections à venir, les ONG nationales et internationales que tous les spécialistes informatiques avisés consultés.
Si la CENI continue d’affirmer que son nouvel outil jugé révolutionnaire qui ne servirai que « d’imprimante » de bulletin de vote avec un gain de temps pour une minimisation des coûts des élections, cela n’aura convaincu personne.
L’autre problème de l’usage de la machine à voter demeure celui des électeurs dans un pays où un votant sur 4 vit dans un milieu rural avec un niveau d’éducation bas. Mais aussi qu’il n’a jamais utilisé un appareil électronique de quelque nature soit-il sans les probables bogues informatiques pouvant subvenir.
C’est du sein même de la CENI que le pot aux roses connu de tous sur l’utilisation réelle de la machine à voter vient d’être dénoncé par ses propres formateurs qui risquent carrément un renvoi à savoir : la transmission électronique et en temps réelle des votes de la population vers le serveur central qui est demeuré inaccessible et inconnu de tous ; et ce bien avant le fameux comptage manuel mis en avant par ladite CENI.
Comme on le sait, cette machine à voter comporte une puce sous la forme d’une carte SIM et un port WIFI pour une transmission internet. Chose confirmée par le rapporteur adjoint de la CENI en personne avant qu’il ne change de version après intervention d’un autre individu à ses côtés.
IMAGES TV5 MONDE
La seule chose connue étant que contrairement à 2006 et 2011, le centre de compilation des résultats finaux a été déplacé de Kinshasa la capitale vers Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga. Une situation qui risque d’accréditer encore plus la thèse d’une tentative de fraude avérée dénoncée par ceux qui ne disent rien contre son usage pour une conservation in fine du pouvoir contre la volonté populaire dans le pays.
Toute chose restant égale par ailleurs, l’on sent que la CENI et le régime comme en 2006 et 2011 ont planté depuis ces années les prémisses d’un scrutin dont les résultats seront d’office contestés au risque de plonger cette fois-ci le pays dans un chaos dont personne ne saura le maitriser.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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