Connus pour leur passion pour les festivités de Noël, les habitants de Luanda ont vécu le tout premier Noël de leur vie, sans fastes ni orgies habituelles. A la base de cette morosité, la crise socio-économique exacerbée que traverse le pays depuis le départ de José Eduardo dos Santos du pouvoir et les mesures d’austérité budgétaires imposés par Jõao Lourenço.
La ville de Luanda habituée traditionnellement à des décorations somptueuses lors des fêtes de Noël n’a pas revêtu sa robe de fête. Les signes de crise ou de l’austérité sont visibles. La grande avenue Marginal n’a presque pas reçu d’éclat de guirlandes puissante, la Sonangol et la Banque centrale BNA n’ayant pas prévu cette année dans leur dépenses l’embellissement des artères du centre-ville.
Maianga, ce quartier somptueux connu pour ses jeux de lumières resplendissants pendant les fêtes est aujourd’hui sans éclat particulier. Les municipalités auraient reçu une consigne dans le sens d’enrayer les dépenses.
Les angolais aiment la fête
Noël a toujours été célébré ici comme la fin du monde. On dépense sans retenue pour manger et boire. Cette fois la nuit du 24 décembre aura été une nuit sans vacarme. Les quartiers populaires de Sambizanga et Cazenga se sont abstenus de leurs effervescences. Les hauts parleurs qui diffusent le Kuduro, la danse du ghetto luandais n’ont pas vibré avec leurs sons assourdissants.
« J’ai passé une nuit de Noël calme à Cazenga », soutient Nelson qui s’étonne. Avec la crise, l’argent est devenu difficile. Les dépenses ont désormais été limitées. Jadis, le fonctionnaire de l’État n’hésitait pas à plonger sa main dans la caisse de l’État pour « fêter son Noël », déclare un habitant de Luanda Edgar.
Aujourd’hui, avec João Lourenço, il faut craindre la prison. Tout est entrain de changer dans un pays où l’administration publique fermait les bureaux le 20 décembre pour rouvrir le 10 janvier. Presque 20 jours de fête sans travail mais payés n’existent plus.
João Lourenço n’a accordé que la journée du 25 décembre comme vacance. Désormais, il faut travailler. L’Angola des fêtes et des orgies héritées de la colonisation a disparu.
João Figuereido Manuel