Bien avant même l’expiration de l’ultimatum de 48 heures du régime congolais, l’ambassadeur de l’Union Européenne (UE) en RDC, le belge Bart Ouvry a fait ses adieux à ses collaborateurs avant de reprendre définitivement le chemin de Bruxelles.
C’est la page Facebook officielle de la représentation qui l’annonce : « Le personnel de la Délégation de l’Union européenne présent à Kinshasa a témoigné toute son affection à l’ambassadeur Bart Ouvry qui quitte définitivement la RDC à la demande du gouvernement. Le chef de Délégation a remercié le personnel pour toutes les belles réalisations et l’a encouragé à travailler dans la même ferveur avec son successeur ». https://www.facebook.com/677221398963602/posts/2208011852551208/
Le bras de fer entamé entre Kinshasa et Bruxelles a pour origine les sanctions de l’Europe contre quatorze personnalités toutes proches du cercle de Joseph Kabila pour leur implication avec entrave à la démocratisation du pays et la répression disproportionnée contre les opposants. Parmi eux, l’ancien ministre de l’Intérieur et dauphin choisi à sa succession par Joseph Kabila en la personne d’Emmanuel Ramazani Shadary.
Interdites de séjour et de voyage au sein de l’Union Européenne, ces personnes ont également leurs avoirs gelés si elles en possèdent sur l’ensemble du territoire des 28 États membres.
Lire aussi : RDC-UE : Bart Ouvry, l’Ambassadeur de l’Union Européenne déclaré « persona non grata » par Kinshasa https://www.afriwave.com/2018/12/28/rdc-ue-bart-ouvry-lambassadeur-de-lunion-europeenne-declare-persona-non-grata-par-kinshasa/
Réagissant à la décision congolaise, le vice-premier ministre et ministre belge des Affaires Etrangères en affaires courantes Didier Reynders juge l’expulsion de l’ambassadeur de l’Union Européenne « sans fondement ». Il trouve par la même occasion cette « situation inquiétante à deux jours des scrutins » annoncés pour le 30 décembre 2018.
à deux jours des scrutins en #RDC: "C'est une situation qui inquiète très fortement" https://t.co/PnJbDEJvrI
— didier reynders (@dreynders) 28 décembre 2018
Le chef de la diplomatie belge a rappelé que du côté de son pays, « On a coutume » en référence aux mesures prises en 2017 et 2018 par Kinshasa à l’encontre de la Belgique notamment la fermeture de la Maison Schengen, la fermeture des Consulats de Goma et Lubumbashi ; mais aussi la réduction des fréquences des vols à partir et vers Kinshasa de la compagnie SN Brussels Airlines. Toutes ces mesures étant liées aux « critiques sur l’évolution politique en RDC » qui ont plongé les relations bilatérales dans une grave crise diplomatique – désormais élargie à l’UE.
Roger DIKU