C’est depuis Paris la capitale de la France qu’il aura choisi de tirer sa dernière révérence hier mardi 1er janvier 2019 alors que son pays attend des moments de vérité après le triple scrutin législatif national, présidentiel et provincial.
Lui c’est Raymond Ramazani Baya, Sénateur et cadre du Mouvement de Libération du Congo (MLC) ; qui est décédé à l’âge de 75 ans de suite d’une maladie apprend-t-on des sources confirmées. Né le 16 juin 1943 à Beni dans la province du Nord-Kivu, Ramazani Baya est originaire de la province du Bas-Uélé dans l’ancienne province Orientale (Haut-Zaïre) unifiée.
Réagissant à cette triste nouvelle, le président du MLC ; Jean-Pierre Bemba Gombo parle d’une « grande tristesse » avec la disparition « d’un frère » qui fut un « haut fonctionnaire de la RDC, homme de convictions et courageux » : « Jean Pierre Bemba @bembajp C’est avec une grande tristesse que j’ai appris le décès de mon frère et ami Raymond Ramazani Baya, qui fut un haut fonctionnaire de la #RDC. Homme de convictions et courageux, il marquera à jamais l’histoire du #MLC. Que son âme repose en paix ».
Ancien journaliste et dirigeant sous le régime MPR-parti Etat où il fut ministre et ambassadeur à plusieurs reprises, Ramazani Baya rejoindra la rébellion militaire menée par Jean-Pierre Bemba dont il fut un conseiller diplomatique avisé.
A la signature de l’accord de Sun City mettant fin à la partition du pays entre les factions militaires rebelles et la formation du gouvernement de transition dit de 1+4, Ramazani Baya sera nommé ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération internationale du 22 juillet 2004 au 6 février 2007 soit2 ans, 6 mois et 15 jours. Il succédait à Antoine Ghonda avant d’être remplacé par Antipas Mbusa Nyamwisi.
Une tache noire dans une brillante carrière
Ce fut et restera pour lui un mauvais souvenir dans toute sa brillante carrière politique. Ambassadeur du Zaïre sous Mobutu en France entre 1990 et 1996, il sera condamné en 1997 à trois ans de prison avec sursis, une amende de 4.000 Francs français et trois ans d’interdiction de conduire dans une affaire d’homicide involontaire. En réalité, il encourait cinq ans d’emprisonnement.
C’était à l’issu d’un banal et dramatique accident de voiture survenu le samedi 23 novembre 1996 en pleine journée, sur la promenade du Soleil, à Menton dans le Sud de la France. Deux enfants, Raphaël Lenoir et Ronald Lehartel ; 13 ans sont morts, l’un pendant son transport à l’hôpital, l’autre sept jours après l’accident.
Lorsqu’il avait vu les enfants sur le passage clouté, c’était trop tard : « J’ai vu les enfants se tenir sur le bord de la route. J’ai pensé qu’ils allaient se raviser, qu’ils n’allaient pas traverser, qu’ils allaient reculer. Il s’est passé quelques secondes, à peine, j’ai commencé à freiner, c’était trop tard. J’ai pris Ronald dans mes bras, un passant, médecin, m’a dit de ne pas le bouger, je l’ai redéposé par terre. On a appelé les ambulances, ça m’a paru durer une éternité » avait-il dit à l’époque.
Agé de 54 ans à l’époque, Ramazani Baya avait été reconnu coupable de « manquement délibéré à l’obligation de sécurité ou de prudence » alors qu’il avait reconnu avoir roulé à vive allure dans une zone à vitesse limitée, prétextant une « nervosité » avant une réunion importante entre le président Mobutu et le vice-président centrafricain à la Villa de Cap Martin de Menton près de Nice où séjournait le chef de l’Etat.
Sauver la tête d’un « turbulent » fils Mobutu
Certes couvert par son immunité diplomatique telle qu’elle est prévue par la Convention de Vienne de 1961, Ramazani Baya avait démissionné de ses fonctions pour répondre de ses actes.
Selon des sources crédibles présentes sur le lieu de l’accident, l’acte de bravoure de l’ambassadeur qui se trouvait dans le cortège officiel des voitures diplomatiques serait simplement une substitution pour sauver la « tête » d’un fils « turbulent » de Mobutu qui serait l’auteur de l’accident mortel.
Conduisant sans permis valable en France, en état d’ébriété et n’ayant pas respecté la limitation de vitesse ; risquant gros, ce fils qui serait feu Kongolu Mobutu surnommé « Saddam Hussein » décédé le 24 septembre 1998 à Monaco, à l’âge de 28 ans ; un an après avoir assisté aux funérailles de son père à Rabat.
L’homme était connu pour ses excès en tous genres et sa brutalité légendaire tant au pays comme à l’étranger. Capitaine des Forces Armées Zaïroises (FAZ), il s’occupait de la sécurité personnelle de son père dans les dernières années de son règne.
Ramazani Baya a été conduit à sa dernière demeure loin de son Congo natal le vendredi 04 janvier 2018 sur le sol français en présence de ses amis dont Jean-Pierre Bemba.
Roger DIKU
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