Le début de la publication des résultats provisoires du triple scrutin du dimanche 30 décembre 2018 dernier en commençant par la présidentielle demeure au centre d’une vive polémique amplifiée et relayée parfois de très loin que dans le pays.
C’est une véritable « guerre des chiffres » qui oppose la centrale nationale des élections, la CENI-RDC et l’église catholique au travers de la CENCO. Aux termes du premier comptage provisoire, c’est Félix Tshisekedi qui a été proclamer vainqueur de la présidentielle en qualité du futur chef de l’État. Une victoire contestée par l’autre candidat de l’opposition Martin Fayulu qui a déposé un recours devant la Cour Constitutionnelle ce samedi 12 janvier 2019 en exigeant le recomptage des voix.
La divergence entre la CENI et la CENCO a pu encore s’apercevoir lors de l’exposé par vidéoconférence depuis Kinshasa de deux protagonistes devant le Conseil de Sécurité de l’ONU qui se réunissait sur le Congo. Là où la CENCO dit que les chiffres obtenus de ses observations à la fin du vote dans les pays ne correspondent pas à ceux publiés par la CENI sur la présidentielle, cette dernière conteste le nombre des observateurs officiels déployés par l’église catholique à travers le pays le jour de vote.
Pour la CENCO, ce fut 44.000 observateurs qui furent dispatchés dans son réseau, faux rétorque la CENI qui parle des 23.000 alors que le chiffre avancé par la CENCO concernant plutôt le nombre total d’observateurs déployés par toutes les missions d’observation à travers le pays.
Pour justifier sa thèse, le président de la CENI Corneille Nangaa explique que ce furent « une dizaine d’organisations, avec 40 000 observateurs accrédités par la CENI, qui ont observé ces élections. Les statistiques d’accréditation pour la CENCO étant de 17.000 unités et les 6.000 autres considérés comme observateurs permanents, ce qui fait un total de 23.000 est donc loin des chiffres avancés par la CENCO ».
La Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO) de son côté et par son président, Mgr Marcel Utembi qui intervenait également au cours de la même session de l’ONU dit avoir déployé les observateurs dans tous les bureaux de vote, une chose tout de même qui reste difficile dans le contexte d’un pays aussi vaste que profond et sans moyens de communication avérés.
Pour Mgr Utembi, « La CENCO a obtenu 40.850 accréditations, 1.776 observateurs formés dont l’accréditation avait été rejetée ont tout de même pu mener des observations hors des bureaux de vote ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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