RDC-ÉLECTIONS : La SADC souffle le chaud et le froid

C’est à un double jeu ambiguë fait du chaud et de froid auquel s’adonne les pays membres de la Communauté de Développement d’Afrique Australe (SADC) depuis la proclamation des résultats provisoires du triple scrutin du 30 décembre 2018 dernier en RDC.

Dans un communiqué urgent rendu public depuis Lusaka en Zambie au nom du président en exercice de cette communauté ce dimanche 13 janvier 2019, le zambien Edgar Lungu ; la SADC en appelle à des négociations entre parties en conflits de contestation des résultats pour ne pas « accroître davantage les tensions » dans le pays.

Mais aussi pour la formation d’un gouvernement d’union nationale tout en réclamant au même moment le recomptage des voix pour « rassurer à la fois les vainqueurs et les perdants » lit-on. Pendant ce temps en Afrique du Sud, la ministre Lindiwe Sisulu ; n’évoque pas le recomptage des voix mais insiste sur la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Edgar Lungu dit avoir pris langue avec  les autres dirigeants de la SADC et ceux de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIGLR) pour une solution de compromis en citant l’Afrique du Sud, le Kenyan et le Zimbabwe comme modèles. Ses contacts l’ont été aussi Félix Tshisekedi, déclaré vainqueur provisoire, ainsi qu’à d’autres parties prenantes congolaises à l’intérieur et à l’extérieur du pays.

Alors que la crise politique devenue institutionnelle a perduré et que les élections avaient été reportées à deux reprises en 2016 et 2017 pour finalement se tenir en 2018, la SADC se réveille trop tard avec des solutions qui risquent de ne pas porter solution.

Et ce pour cause que les opposants hier encore ensemble sont aujourd’hui diamétralement divisés. Le perdant Martin Fayulu ayant déposé samedi 12 janvier 2019 un recours devant la Cour constitutionnelle contre le gagnant Félix Tshisekedi. Un autre candidat qui n’a même pas battu campagne dans une seule commune de Kinshasa, Théodore Ngoy, faisant la même chose dimanche 13 janvier 2019 avec un recours en contestation et réclamant l’annulation du scrutin.

Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi