RDC-ÉLECTIONS : La visite de l’Union Africaine à Kinshasa annulée

Considérée comme une démarche d’humiliation par les autorités congolaises mais aussi une visite de trop par l’opinion générale, le déplacement de chefs d’Etat des pays membres de l’Union Africaine (UA) prévue ce lundi 21 janvier 2019 à Kinshasa a été purement annulé sans aucune autre date à l’agenda.

Conduite par le président en exercice, le rwandais Paul Kagame que les congolais attendaient de pieds fermes, et accompagné du président de la Commission de l’UA, le Tchadien Moussa Faki Mahamat ; cette délégation venait à Kinshasa dans le cadre du contentieux électoral qui opposait le perdant Martin Fayulu à la CENI mais dont la Cour Constitutionnelle a rendu sa décision finale hier samedi 19 janvier 2019 tard dans la nuit en confirmant la victoire de l’autre opposant Félix Tshilombo Tshisekedi.

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Quelques dirigeants africains avaient mis en doute jeudi 17 janvier 2019, à Addis-Abeba au cours d’une rencontre à huis-clos les résultats provisoires publiés par la CENI, par la même occasion ; ils avaient réclamés  leur « suspension ».

Il se murmurait même qu’ils devaient proposer à Kabila une alternative : soit la CENI proclamait la victoire de Martin Fayulu ; soit une nouvelle élection inclusive devrait être organisée par une personnalité consensuelle, à laquelle les opposants exilés seraient autorisés à concourir et sans Kabila à la tête du pays. Chose inacceptable pour Kinshasa qui n’a pas transigé sur sa souveraineté.

« La Commission de l’Union Africaine prend note de la proclamation par la Cour constitutionnelle de la RDC des résultats définitifs des élections présidentielle, législatives nationales et provinciales du 30 décembre 2018 », lit-on dans le communiqué de l’UA.

Félicitations

Alors que le perdant Martin Fayulu a appelé la communauté internationale à ne pas reconnaître le président Tshisekedi, les messages de félicitations au nouveau  président élu ont commencé d’affluer du continent à l’instar des présidents sud-africain Cyril Ramaphosa et tanzanien John Pombe Mangufuli.

Outre la SADC, c’est aussi les présidents Uhuru Kenyatta (Kenya)  et même l’encombrant burundais Pierre Nkurunziza via son compte Twitter. Tous en appellent à « toutes les parties prenantes en RDC à respecter la décision de la Cour constitutionnelle » et d’œuvrer à « la préservation de la paix et de la stabilité ainsi qu’à la promotion de la concorde nationale ».

Dans un premier message non officiel, le président élu prône l’apaisement : « Ce n’est pas la victoire d’un camp contre un autre, demain le Congo que nous allons former ne sera pas un Congo de la division, de la haine et du tribalisme. Ce sera un Congo réconcilié, un Congo fort, un Congo tourné vers le développement, son développement, dans la paix et la sécurité pour tous. […] Au travail ! » explique Félix Tshisekedi dans une vidéo.

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi