C’est visiblement en homme heureux mais physiquement fatigué qu’Eugène Diomi Ndongala a quitté le centre pénitencier de la Prison Centrale de Makala ce matin du jeudi 21 mars 2019. Il était accompagné de son épouse Patricia et une foule en liesse des militants de son parti politique la Démocratie Chrétienne.
Juché sur une voiture et drapeau du pays sur ses épaules, Diomi recouvre ainsi sa liberté après six années passées en prison dans une présumée affaire de mœurs ; après signature d’un arrêté ministériel n° 19 du 20 mars 2019 par le ministre sortant de la Justice et Garde des Sceaux Alexis Thambwe Mwamba.
Ledit arrêté ministériel faisant suite au cadre de la décrispation politique souhaitée par l’Accord de la CENCO en décembre 2016, mais aussi de la mesure de grâce présidentielle dans le cadre de la décrispation politique accordée par le chef de l’Eta Félix Tshisekedi à plus de 700 détenus du pays.
Privé de liberté depuis le 08 avril 2013, date de son arrestation ; Diomi Ndongala aura purgé plus d’un quart de la peine prononcée à son encontre avec sa condamnation à dix ans de servitudes pénale principal pour « viol à l’aide de violence, exposition d’enfants à la pornographie, détention d’enfants et tentatives de viol d’enfants » selon les termes dudit arrêté ministériel.
Les accusations que l’intéressé a toujours fermement niées, parlant plutôt d’un acharnement politique contre sa personne à cause de son engagement auprès de feu président de l’UDPS Etienne Tshisekedi Wa Mulumba.
En rapport avec les conditions draconiennes liées à sa libération conditionnelle, dès sa sortie de la prison il déclarait : « Ces conditions sont nulles dans la mesure où nous avons un jugement international qui a tranché sur ce dossier. La RDC a bel et bien été condamnée et ce jugement est exécutoire conformément à l’article 215 de notre Constitution. Et le chef de l’État actuel qui veut bâtir un État de droit, comme il est garant de la Constitution, il est aussi garant des accords internationaux, il va faire exécuter ce jugement ».
Disant avoir pardonné « tous ces adversaires et ceux qui sont à la base de son arrestation qu’il qualifie de montage », Diomi Ndongla en a profité pour remercier le président de la République tout en souhaitant qu’aucun « congolais ne puisse plus souffrir ce dont moi j’ai souffert. Aucun congolais ne puisse plus être arrêté à cause de ses opinions politiques et qu’on ne laisse pas la sécurité faire des montages » a-t-il terminé.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi