Par l’Evangéliste Serge GONTCHO
La chance a été donnée à Joseph Kabila de sortir par la grande porte et entrer dans l’histoire. C’est le sens de la coalition FCC-CACH que les Congolais avaient pour la plupart acceptée. Il y avait de la place pour une sortie gagnant-gagnant de ces élections, et les premiers pas de l’après-vote nous permettaient d’y croire. Malheureusement, nous devons nous rendre à l’évidence aujourd’hui que le mariage a perdu toute son essence. Seul le divorce est encore à prononcer, sinon, les deux époux s’empoisonnent mutuellement la vie.
Dommage pour Kabila, qui a joué la mauvaise carte. En effet, on se souviendra que pris à son propre jeu d’élections avec la machine à voter, il avait été contraint de céder. Deux choix s’offraient alors à lui : sortir sincèrement ou essayer une prise ya suka (va-tout) comme le disent les Kinois. On se rendra vite compte qu’il s’est porté sur le deuxième choix.
Pour ne pas lâcher le pouvoir, sa stratégie a consisté en les points clés suivants :
Depuis la passation pacifique du pouvoir, Kabila s’est évertué à empêcher Félix-Antoine Tshisekedi (Fatshi) de travailler. Il a cherché à placer des hommes honnis par le peuple aux postes clés de l’Etat, sachant bien que Fatshi ne les accepterait jamais, au risque de confirmer qu’il est effectivement un président-marionnette.
Nomination d’un premier ministre qui depuis ne fait rien, provocation du FCC par l’invalidation d’élus de LAMUKA et leur remplacement par des corrupteurs, nomination par le Président de la République de mandataires à la SNCC et à la GECAMINES bloquée par une simple ministre FCC qui joue depuis à « la fausse malade », gouvernement éternellement imminent, comme le retour de Jésus (qui revient bientôt) …
Il faut savoir quitter la table quand l’amour est desservi. Ainsi chantait Charles Aznavour. La coalition est un mariage qui se conjugue déjà au passe simple. Reste à savoir qui dénoncera publiquement le premier l’accord. En attendant, Fatshi devrait prendre et assumer l’option de gouverner sans un nouveau gouvernement. Les urgences ne peuvent pas attendre, sinon la colère rejaillira sur lui : insécurité, Ebola, etc.
Dans les pays d’Europe qui ont connu des crises semblables et parfois plus longtemps, l’Etat a continué à fonctionner. Désolé pour ceux, du CACH ou du FCC, qui attendent des nominations ; les rêves sont reportés de quelques mois, au pire à quelques années.
La question du divorce FCC-CACH s’adresse avant tout à l’élite, et nous ne devons pas nous réfugier derrière les Combattants et les Bérets rouges. Que ceux-ci s’invectivent entre eux, tant que ça reste dans le respect des libertés des citoyens et sous le contrôle de la police, cela ne doit ni nous déranger, ni nous distraire de notre propre responsabilité.
Les spécialistes ont le devoir d’éclairer notre réflexion en nous fournissant les modalités d’un gouvernement sans Gouvernement et les scénarios de l’option du divorce. Il n’a jamais été dit que la coalition était une fatalité ; elle n’est qu’une option.
Mais, au fait, où sont passés les communicateurs du FCC ? Pourquoi Néhémie Mwilanya et Célestin Tunda doivent-ils recourir aux Bérets rouges ? Cela n’est pas sans nous rappeler un certain Lushima Ndjate, thuriféraire de triste mémoire à la RTNC, que le pouvoir utilisait pour insulter. Que le coordonnateur du FCC assume les menaces des révélations sur le virtuel « accord » Kabila-Tshisekedi et de « La vérité des urnes 2.0 », version FCC.
Au demeurant, deux choses à dire à propos de ce fameux accord. Primo, il n’existe même pas. Secundo, quand bien même il existerait, il prendra le même chemin que le « dol de Genève », à savoir, qu’un accord entre deux individus n’engage pas 80 millions de Congolais.
Kabila a tort de croire qu’il peut mettre le peuple à genoux comme il le fait avec sa Cour de Kingakati. C’est l’occasion de saluer au passage la fronde de Modeste Bahati. Kabila n’est plus au pouvoir, il ne mangera personne. Ne voici-t-il pas Mende subir un revers historique hier au Sankuru, rejoignant son alter ego Alain Atundu qui fut battu à la Mongala il y a six mois.
Alexis Thambwe Mwamba est en route pour la même déconvenue. Merci, compatriotes sénateurs FCC et CACH, de contribuer à la démystification de l’épouvantail FCC. Il n’y a plus rien, c’est l’homme qui a peur. Faites un geste pour la République, Jésus revient bientôt et il se souviendra du pécheur repentant.
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