La violence récurrente armée des milices sous influence étrangère qui frappe l’Est de la RDC depuis plus de 20 ans n’est certes pas prêt de s’estomper. Chaque jour qui passe amène son lot des ténèbres sans compter les nombreuses victimes civiles sans défense qui périssent sur fond de trafics illicite des minerais qui regorgent le sous-sol des trois provinces de l’ancienne Kivu.
Ce qui se passe actuellement dans la province du Maniema n’est pas un cas isolé. Chaque jour qui passe, des nouveaux inciviques identifiés ou non autrement identifiés font surface ; les uns s’opposant on ne sait à quoi, les autres venus sûrement d’ailleurs comme ces éleveurs de bétails se disant des banyamulenge qui tentent d’occuper des terres qui ne leur appartiennent pas. Ce qui en fin de compte créée des conflits que personne n’arrive plus à maîtriser.
Le dernier cas est celui des miliciens bien identifiés qui s’opposent à la présence du Parc National de la Lomami. Ils seraient conduits par un « prénommé » Bernard accompagné de Busembe Luluki Océan, Lazard Butube, Simon Kisungu, Kalonda Botoki et Yuma Ilungu.
De la violence de ces individus, l’on signale la mort tragique la semaine dernière de Michael Buanamoya Kasimu, animateur cartographe de son état lors d’une embuscade tendue sur l’axe du secteur de Balanga entre les villages Mvulolongo et Yaotenga en territoire de Kaïlo. D’autres collègues de l’infortuné, Paul Katende, Éric Ngandi, Darius Omari s’en sont tirés vivants mais avec des blessures morales et physiques diverses. Ce groupe intervenait dans la zone tampon du Parc National de la Lomami avec le service de « Cartographie et Aménagement Participatifs des Terres » avec comme finalité la mise en place d’un plan de développement local pour le secteur cible.
Le mardi 23 juillet 2019, un affrontement meurtrier opposait entre les villages Mwanangoy et Mabanga, à 15 Km de Lusangi, secteur de Lulindi en territoire de Kabambare une fraction des Mai-Mai Malaïka de Mandevu et les éléments de la 121ème Bataillon de réaction rapide FARDC. Un autre s’étant produit le mercredi 24 juillet, le macabre bilan selon les sources de l’APPPDH-Maniema faisant état des 17 morts dont cinq militaires, pillage de l’argent de la paie des militaires venant de Kindu, des véhicules incendiés et un Major FARDC tué.
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La société canadienne Banro toujours la cible…
Outre le banditisme primaire qui pilule, la question de redistribution des richesses du sous-sol exploité par la société aurifère canadienne Banro demeure cruciale et source des tensions entre les autochtones et les exploitants.
Dans la journée du 26 juillet, quatre personnes ont été victimes d’un kidnapping après que leur véhicule soit incendié (photo d’illustration de notre article) sur l’axe menant vers le village Matongo situé à 7Km de la commune rurale de Salamabila. Un sud-africain du nom de Philippe Botha, deux topographes et un géologue congolais tous travaillant pour la société Namoya Mining.
Ce qui intrigue dans cet acte odieux de kidnapping, c’est la jeunesse des ravisseurs qui passent être des enfants enrôlés dans les milices comme le révèle nos photos d’illustration. « Bien identifiables, que les autorités de tout faire pour les retrouver et punir sévèrement ceux qui les ont enrôlés pour de sale besogne » commente un responsable de la Société civile sous anonymat, de peur de subir des représailles.
A lire aussi : MANIEMA : Attaque de la mine BANRO de Namoya, vers une complicité du régime ? [ENQUÊTE] https://www.afriwave.com/2018/06/04/maniema-attaque-de-la-mine-banro-de-namoya-vers-une-complicite-du-regime-enquete/
Le constat de la Société civile sur la situation sécuritaire au Sud Maniema est qu’elle demeure fragile, raison d’un appel auprès des autorités du pays pour une attention particulière à ce sujet. Car, « les pertes en vies humaines et l’instabilité de la population ne favorisent le développement de la province en particulier et de la RDC en général ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi