Alors qu’il entame de ce soir à Bruxelles sa première visite officielle de trois jours dans l’ancienne métropole, le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi s’est expliqué sur le fameux dossier dit de « disparition des 15 millions de dollars ».
Alors que son Directeur de Cabinet et allié principal Vital Kamerhe est pris dans un tourbillon critiques et autres soupçons dans ce scandale, le chef de l’Etat trouve cette affaire « symptomatique du changement des mentalités en cours » depuis son accession au pouvoir il y a 9 mois ; Kamerhe qui garde toute la confiance du Chef.
Pour preuve dit-il, « C’est l’Agence Nationale des Renseignements (ANR) qui l’a détectée avant que L’Inspection Générale des Finances (IGF) ne s’en occupe via son enquête. J’ai réussi à humaniser l’ANR afin qu’elle soit au service de la société ».
Finalement, cette affaire révèle l’ancrage de la démocratie en RDC. Hier, appareil de répression sécurocrate, l’ANR, initiatrice du dossier, devient auxiliaire du contrôle du bon fonctionnement de l’État. Un Etat de droit. 3/3
— Kasongo Mwema Yamba Y’amba (@mwema_y) September 15, 2019
De son silence remarqué dans cette affaire au risque d’être une complicité, Félix Tshisekedi coupe court : « Je n’ai rien à voir là-dedans. L’Etat de droit est en train de se mettre en place et je ne veux pas me mêler de ce qui n’est pas de mon ressort… ».
Il dit avoir tenu à rencontrer personnellement « l’Inspecteur Général des Finances ; M. Batubenga car mon souci était de l’entendre à propos des menaces qu’il aurait rencontré ». Et rassure : « Il m’a dit qu’il n’en avait pas connu et qu’il avait transmis le dossier au Procureur, sans citer de nom. Je l’ai assuré de tout mon soutien et de ma confiance. Le dossier est désormais entre les mains de la Justice et n’a plus rien à voir avec moi. Je ne peux donc plus me prononcer sur ce sujet… ».
Et de conclure : « Garant des institutions je me suis assuré du fait que l’inspecteur pouvait faire son travail dans de bonnes conditions. De la même façon, le dossier du Docteur Ilunga (l’ex ministre de la Santé) se trouve entre les mains de la Justice… Je n’ai rien à voir là-dedans. L’Etat de droit est en train de se mettre en place et je ne veux pas me mêler de ce qui n’est pas de mon ressort…».
Félix Tshisekedi réaffirme son combat pour un « Etat de droit, pour l’indépendance de la justice » et refuse d’être un dictateur tout en laissant les institutions judiciaires faire leur travail en toute indépendance… ».
Le même jour de la sortie médiatique du président de la République, c’est son porte-parole, Kasongo Mwema Yamba Y’amba ; qui s’en était expliqué au travers de plusieurs twittes : « Kasongo Mwema Yamba Y’amba@mwema_Y15 sept. Affaire dite « des 15 M » : L’IGF ayant transmis le dossier à la Justice, le PR ne peut + s’exprimer là-dessus. Silence « gêné » ? Non, +tôt respect d’1 principe démocratique. Néanmoins, VK garde la confiance de @fatshi13 »… « Kasongo Mwema Yamba Y’amba@mwema_y·15 sept. L’inspecteur chef IGF BATUBENGA qui se sentait menacé (rfi) a longuement rencontré le PR. Soucieux de la sécurité d’un haut fonctionnaire de l’État, @fatshi13 l’a entendu, rassuré, encouragé ».
A lire aussi : RDC : Affaire disparition des 15 millions de dollars : Un « Document-Rapport » qui accuse et fragilise… https://www.afriwave.com/2019/09/04/rdc-affaire-disparition-des-15-millions-de-dollars-un-document-rapport-qui-accuse-et-fragilise/
Roger DIKU et TSHIKUYI TUBABELA à Bruxelles