C’était un moment attendu de deux côtés. Au terme de sa deuxième journée de visité officielle en Belgique, le président e de la République ; Félix Tshisekedi a été accueilli au matin au Palais d’Egmont, la résidence officielle du premier ministre par Charles Michel qui assume les affaires courantes.
Pui la réception en fin d’avant-midi au Palais Royal de Bruxelles par le Roi Philippe et la Reine Mathilde en compagnie de son épouse, Denise Nyakeru Tshisekedi.
Ce mercredi 18 septembre 2019, le président congolais est à Anvers pour visiter le port. Il devrait lancer la réouverture officielle du consulat congolais fermé au plus fort des disputes avec le régime de Joseph Kabila. Dans la soirée une rencontre est prévue à Bruxelles sur le Plateau du Heysel au Palais 12 avec la diaspora venue de toute l’Europe.
La RDC est une terre d’opportunités
Dans la suite de sa journée, Félix Tshisekedi s’est rendu à la Fédération des Entreprises Belges (FEB) où il a rencontré des hommes d’affaires belges intéressés à faire du « business » en RDC. « La RDC est une terre d’opportunités et cessez avec votre frilosité » leur a-t-il lancé.
« Café, cacao, hévéa, thé, coton, quinquina » sont autant des produits issus de l’agriculture villageoise congolaise susceptibles d’ouvrir la voie à des partenariats gagnant-gagnant avec des partenaires privés belges a-t-il souligné. Pour l’exploitation des minerais dont le fer, le diamant et le coltan, le président envisage de créer des zones économiques spéciales, mais les défis sont logistiques : le pays a besoin d’infrastructures et il faudra créer les conditions, juridiques et administratives, pour attirer les investissements, et il en est conscient.
Déjà, La Chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture Belgique-Luxembourg-Afrique-Caraïbes-Pacifique (BCL-ACP) enverra dès le 3 novembre 2019 une délégation d’entrepreneurs et d’investisseurs en RDC a annoncé son président, Guy Bultynck. Limitée en nombre, elle visera à « explorer les possibilités de faire des affaires avec la RDC, un pays disposant d’immenses richesses minérales et d’énormes potentialités ».
Cette visite d’entrepreneurs belges précédera la mission économique que les agences wallonne et flamande du commerce extérieur, l’AWEX (Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers) et son homologue flamande, le FIT (Flanders Investment & Trade), devraient mener en RDC en avril 2020.
« La Belgique est mon autre Congo, je me sentirai toujours ici chez moi »
Rappelant ses liens personnels avec la Belgique qui l’a accueilli comme réfugié politique au plus fort du combat de son père durant la dictature de Mobutu dans les années 1980, il a expliqué l’importance de son voyage officiel : « J’y ai passé plus de la moitié de ma vie. Je connais la Belgique dans toutes ses facettes. Toujours, je me sentirai chez moi dans ce pays. La Belgique a un rôle particulier à jouer, je viens ici en premier, avant tout autre pays d’Europe, en raison de nos liens historiques. La Belgique est une porte d’entrée pour la coopération que je voudrais avec l’Union européenne ».
Droit d’images RTBF
Pour le chef de l’Etat congolais, « Le Congo d’aujourd’hui est un Congo nouveau. C’est un Congo performant, émergeant. Et ce Congo attend de la Belgique un accompagnement, maintenant ce serait bien. Ne craignez rien. L’image que vous aviez du Congo peut expliquer la frilosité que l’on peut constater, mais dites-vous bien qu’en restant à nous regarder faire, vous ratez aussi des opportunités ».
Il n’a pas non plus manqué de condamner les maux qui gangrènent le pays : « Un phénomène qui a souvent fait peur aux investisseurs, ce sont les antivaleurs que nous traînons depuis des décennies, telles que la corruption, la mauvaise gouvernance, l’impunité, l’insécurité judiciaire et financière. Elles rendent tout investisseur frileux. Je veux vous rassurer. Nous avons montré la voie sur ce que nous ne tolérerons pas ». »
Des secteurs novateurs
Dans son projet de diversification de l’économie du pays qui avait tout misé sur le secteur minier et qui en souffre à cause de la fluctuation des prix des matières premières, Félix Tshisekedi lorgne sur les secteurs novateurs et créateurs d’emplois.
Ce sont notamment les cas de l’énergie avec le développement de celles vertes, le numérique, l’éducation et la santé.
Roger DIKU et TSHIKUYI TUBABELA