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Félix Tshisekedi sur TV5 : « J’ai trop de travail et pas de temps à perdre avec des règlements de compte ni fouiner dans le passé des gens »

Elle était attendue cette interview exclusive de Félix-Antoine Tshisekedi, à deux médias francophones en marge de son premier voyage officiel en Europe, précisément dans l’ancienne métropole de la RDC à Bruxelles dans le Royaume de Belgique.

Aucun thème n’y est resté tabou : corruption, pauvreté, insécurité, guerre, réconciliation nationale et restauration de l’Etat de droit. Mais aussi de ses relations avec son prédécesseur et allié dans la gouvernance du pays, l’ancien président Joseph Kabila.

Dans cette interview, certaines phrases sont restées gravées notamment lorsqu’il explique  qu’il « ne ferait pas le travail d’aller fouiner dans le passé », que « Les Congolais veulent des réponses à leurs questions sur la pauvreté parce qu’ils savent qu’ils ont un pays riche » ou que « Nous n’avons pas de temps à perdre à des règlements de comptes ».

Pour celui qui se dit qu’il a « trop de travail qui l’attend », il se veut un président de la « rupture d’avec l’ancien système » tout en évoluant dans « la conciliation » afin que le  retour de la paix et de la sécurité qui reste sa priorité soit accompli.

« En arrivant au pouvoir, ma philosophie a été de tirer un trait sur le passé. Ce qui est arrivé de mal ne doit plus se reproduire. On peut repartir avec ceux qui ne se sont pas trop compromis. A ceux qui ont commis certains impairs dans le passé, on leur dit, maintenant, c’est fini. Il est temps de se racheter et de montrer à la population un nouveau visage » ; renchérit-il.

L’alliance conclut avec Joseph Kabila continue de susciter commentaires et autres remous parmi ses anciens collègues de l’opposition tout comme dans la diaspora congolaise comme on l’av à l’occasion de son premier voyage en Europe. Dans une situation de « cohabitation » comme actuellement, la plus grande crainte était que « le pays ne plonge dans une nouvelle crise qu’on ne pouvait se permettre, et c’est le prix à payer pour la paix » explique-t-il.

De Martin Fayulu qui prétend être « le président élu » et le qualifie de « pseudo-président » Félix Tshisekedi dit n’avoir plus aucun contact : « Je ne le vois plus d’ailleurs. Mais il est libre de dire ce qu’il dit aujourd’hui. Je n’aime pas qu’on me prenne pour un usurpateur. Ses propos me font mal. Mais c’est aussi cela la démocratie. S’il avait été à ma place, je me demande s’il permettrait de telles déclarations. J’attends toujours qu’il apporte les preuves de sa victoire. Martin Fayulu prétend avoir gagné. Qu’il le démontre au lieu de faire du bruit inutilement ! ».

Sur le dossier du scandale des « 15 millions de dollars » disparus des caisses du Trésor dans lequel est cité son Directeur de Cabinet Vital Kamerhe qui garde pourtant sa confiance, Félix Tshisekedi parle de la maladresse et tempère : « Selon mes informations, il s’agit non pas d’un détournement de fonds, mais d’une affaire de rétrocommissions. Nous sommes certains que ce n’est pas de l’argent volé au Trésor. En réalité, il y a eu de la maladresse. L’inspecteur général des finances est un peu sorti de sa mission et je l’ai d’ailleurs appelé pour le lui dire, tout en l’assurant de mon soutien face aux menaces inacceptables qu’il a pu recevoir. Avant de lancer son enquête, il aurait dû m’en informer car il est sous ma responsabilité. Il a agi un peu comme un procureur. Mon directeur de cabinet, contre qui je n’ai aucune preuve de sa méconduite jusque-là, a voulu le lui rappeler. Ce qui a semé cette confusion regrettable ».

Corruption, Droits de l’Homme et impunité…

Avec « l’Agence pour le changement des mentalités », un Office consacré à la lutte contre la corruption est en passe d’être crée annonce Félix Tshisekedi. Il sera constitué « d’une administration dédiée, avec des pouvoirs clairement définis et une organisation précise », car le but poursuivi sera d’abord de faire la « pédagogie avant la répression ». « Depuis des décennies, le Congo est dans une sorte d’habitude du mal. La corruption a été endémique et banalisée. Je reconnais que cela continue sous mon mandat. Tout ne peut pas changer en un jour. Mais je compte entamer un grand programme de moralisation » persiste le président.

Des Droits de l’Homme et l’impunité des auteurs de leurs violations, le président est clair : «Dans un Etat de droit il y a une justice indépendante. Ce n’est pas à l’individu Félix Tshisekedi de commencer à faire justice, car ma justice ne serait pas objective. C’est dans un tel contexte que ceux qui s’estimeront avoir été victimes de X ou Y citoyen, pourront se tourner vers la justice ».

« Si des personnalités ont été sanctionnées pour violations des droits de l’homme, je ne les défends pas », prévient-il. La question des Droits de l’homme demeure une priorité pour lui : « J’ai libéré les prisonniers politiques, j’ai permis le retour d’exilés politiques, j’ai humanisé les services de répression comme l’Agence nationale de renseignement (ANR) qui n’emprisonne plus dans des cachots privés mais accompagne l’évolution positive de la République… » cite-t-il en exemple.

Droits d’images TV5 Monde

Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi

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