Le rapprochement tant marqué entre les deux voisins n’est pas au goût de tout le monde. Depuis son élection à la tête du pays en décembre 2018 et son investiture en tant que nouveau chef de l’Etat en janvier 2019, Félix Tshisekedi a amorcé une nouvelle politique de rapprochement avec ses voisins de l’Est ; notamment l’Ouganda et le Rwanda. Une situation qui ne plait pas à tout le monde, en commençant par l’opinion congolaise en générale et une partie de ceux qui se considèrent comme opposants au nouveau régime.
La dernière réticence en date contre le rapprochement RDC-Rwanda serait celle de François Beya Kasonga, le conseiller en sécurité du prédisent de la République. Dans sa démarche, Beya n’est pas d’accord avec le chef du renseignement militaire, un proche de Kabila ; le général Delphin Kahimbi qui induirait le chef de l’Etat en erreur dans l’encouragement pour un rapprochement tout azimut avec le Rwanda. Cet ancien commandant des opérations Sukola des FARDC dans le Sud-Kivu, est en même temps un proche de Paul Kagame avec qu’il a des relations privilégiées depuis le temps de Kabila.
Selon des sources vérifiées, François Beya tenterait d’influer sur Félix Tshisekedi en lui conseillant sur « le rôle néfaste » du Rwanda au travers de son armée, les FAR (Forces Armées Rwandaises) ; dans la violation de l’intégrité territoriale de la RDC. Les troupes rwandaises pourchassent et tuent les présumés rebelles hutus du FDLR jusque sur le sol congolais sans que personne n’ose lever son bout de doigt de protestation et ce, malgré la présence des troupes de l’ONU au travers de sa Monusco.
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Une guerre asymétrique
C’est en ces termes que le président congolais Félix Tshisekedi tente de décrire les horreurs de l’Est du pays dont l’Ouganda mais surtout le Rwanda sont comptables sans pour autant les désigner nommément. Nul n’est sans ignorer que ces deux Etats sont considérés comme les agresseurs du Zaïre redevenu Congo pour chasser Mobutu du pouvoir et en même temps à la base des malheurs qui frappent l’Est du Congo depuis plus de 20 ans déjà.
Faut-il le rappeler que l’exil et la fuite des milliers des hutus rwandais dont certains génocidaires vers le Zaïre (Congo) voisin ne s’étaient pas passé que dans la quiétude car le Zaïre de l’époque n’avait rien vu venir. Mobutu gravement malade d’un cancer de prostate fut plus occupé à défendre coûte-que-coûte et à tout prix son pouvoir vacillant qu’il perdra tout de même le 17 mai 1997 que de protéger les frontières poreuses de son pays.
La pseudo guerre dite de « libération » du Zaïre instrumentalisée au travers de la nébuleuse Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL) de triste mémoire n’était qu’un prétexte pour Kampala et Kigali par Museveni et Kagame interposés de venir occuper le grand Congo, l’exploiter et le piller depuis plus de 20 ans que durent cette sale besogne.
Lorsque le pion utilisé, en l’occurrence Laurent-Désiré Kabila s’en rendra compte ; il sera trop tard pour lui car on l’assassinera le 16 janvier 2001 au cœur même de son Palais de pouvoir sans que personne ne sache jusqu’à ce jour ce qui s’était réellement passé.
A côté des massacres et autres rebellions, l’Est du Congo est en proie à une autre guerre destructrice et insidieuse qui ne dit pas son nom : le viol des femmes qui conduit à une vraie destruction de la cellule familiale. Mais aussi de toute humanité avec les rejets de la femme victime et de son enfant de la société ; la génération de ces enfants nés du viol constituant un boum explosif pour les années à venir et dont on ne connait pas les conséquences.
Depuis 1997 avec l’avènement de Laurent-Désiré Kabila jusqu’à ce jour, les statistiques divergent quant au nombre des tués à l’Est du Congo entre 6 et 10 millions des personnes et qui constitue en soi un « génocide » dont personne ne veut parler.
De son côté, l’Ouganda qui est également pointé du doigt via ses présumées milices des ADF-Nalu qui sèment la terreur dans la région de Beni jusqu’au Lac Albert en province du Nord-Kivu avec des massacres quotidiens. Une chose curieuse, lesdites milices n’ont jamais attaqué leur pays d’origine dont elles sont censées être opposer au régime du dictateur Museveni aujourd’hui en froid avec son ancien allié d’hier le Rwanda de Kagame.
Roger DIKU
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