C’est un dérapage de plus et inacceptable que sont les propos tenus par le Secrétaire permanent et n° 2 du Parti du Peuple pour la Reconstruction et le Développement (PPRD) de Joseph Kabila Emmanuel Ramazani Shadary.
Dans une vidéo circulant sur les réseaux sociaux et dans un discours devant les militants de son parti dont la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda, Shadary brandit carrément des « menaces à l’endroit des juges » qui fouinerait et promet de paralyser le pays via une « mobilisation » de leurs militants si l’on « touchait » à Albert Yuma, le PCA de la Gécamines et l’un de leur englué dans une affaire judiciaire.
Ce comportement de l’ancien candidat malheureux à la présidentielle interpelle aussi bien qu’il démontre à l’opinion que beaucoup des gens n’ont pas encore compris que les choses doivent changer une fois pour toute. Et de demander si Shadary parle en son nom propre ou celui du président de son parti, en l’occurrence Joseph Kabila de qui les membres de l’ancien régime détiennent tous un semblant de tranquillité jusque-là.
La sortie médiatique de Shadary intervient après celle de Jeanine Mabunda qui s’était cru dans son droit de répondre aux propos du chef de l’Etat sur une probable dissolution de l’Assemblée nationale.
En effet, dans ce devait être une cérémonie traditionnelle de vœux et un simple échange avec la presse mardi 21 janvier 2019, Jeanine Mabunda s’est cru dans son droit de répondre aux propos du chef de l’Etat tenus à Londres devant la communauté congolaise dimanche 19 janvier 2020 au soir sur une possibilité de dissolution de l’Assemblée nationale en cas de crise permanente dans le fonctionnement du pays.
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Ne prenant visiblement pour elle que les articles favorables en omettant sciemment ceux d’autres qui déterminent les prérogatives du chef de l’Etat selon d’autres constitutionnalistes, Jeannine Mabunda déclarait en effet : « Mon collègue du Sénat et moi, lui avons rappelé- le 13 janvier dernier lors d’une audience à Kinshasa – la ratio legis de l’article 148. Il ne faut pas jeter les articles de la Constitution en pâture à des incompréhensions ou des malentendus, continue Mme Mabunda. L’article 148 parle bien de dissolution de l’Assemblée nationale, mais dans des cas précis. Il y a des conditionnalités. Il faut qu’il y ait crise persistante entre le gouvernement et la Chambre basse du Parlement. Ce qui, pour l’heure, n’est pas le cas puisque le programme du gouvernement et le budget ont été votés au-delà de notre propre majorité parlementaire ».
Pour la présidente de l’Assemblée nationale qui menace, « selon les prescrits de cet article, par ailleurs, le président de la République est invité dans le cas de cette crise à consulter le Premier ministre, le président de l’Assemblée nationale, et le président du Sénat avant toute décision. Faute de quoi, on serait dans une violation de texte. Et cette violation est régie par l’article 165 de la Constitution, qui dit que toute personne qui méconnaît notre loi fondamentale peut être exposée au cas de haute trahison pour violation intentionnelle de la Constitution. Je ne cite que des articles. Je ne prends pas position ».
Malgré les apparences et les semblants, la crise est belle et bien « persistante » entre le CACH et son partenaire de coalition le FCC. Ce qui n’a pas empêché le groupe parlementaire Cap pour le changement de protester vivement à ce qu’il qualifie des « propos irresponsables, irrespectueux, inappropriés et outrageants à l’égard du chef de l’État ».
Reconnaissant du reste elle-même « l’indécence de leurs querelles politiques internes, intestines et stériles » par rapport aux problèmes essentiels de survie du peuple congolais et querelles qui doivent s’effacer ; Mabunda saura-t-elle s’amender pour présenter ses excuses au président de la République à défaut de se démettre en présentant sa démission ? Là demeure la survie même de cette coalition CACH-FCC décriée par tous.
Un connaisseur et commentateur averti du microcosme politique kinois nous explique : « Le PPRD n’a pas saisi la chance qui lui était offerte de faire amende honorable devant la population. Il a campé dans une position de matamore en pensant que le 24 janvier 2020 ne verrait pas Fatshi au sommet de l’état. Ce parti et sa plateforme politique du FCC vivent pleinement les inconvénients d’une constitution faite sur mesure. Maintenant, la peur change de camp car le parlement est suspendu à la seule volonté de Fatshi. Beaucoup voient maintenant le chômage définitif se profiler à l’horizon et le retour dans la vie avec ceux qu’ils ont hier brimés ».
Et de poursuivre pour conclure : « L’assemblée nationale dirigée par Mabunda est vouée à disparaître très prochainement bien avant même la fin de la législature. Par ailleurs, menacer de paralyser le pays – encore faut-il que le FCC en soit capable – en cas d’investigations des juges est la meilleure manière pour eux de montrer que la peur suinte de leurs corps et qu’ils sont de parfaits obstacles à l’instauration de l’Etat de droit. C’est on ne peut plus clair ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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