Alors que la Justice s’intéresse à l’exécution du Programme des 100 Jours du chef de l’Etat et les déboires provoqués dans la circulation dans la ville-capitale Kinshasa par la réalisation des infrastructures dites « sauts-de-mouton » ; des suspicions de corruption et de détournements des deniers publics sont dénoncées.
C’est au travers d’un communiqué publié dans la soirée du samedi 15 février 2020 que Nicolas Kazadi, Ambassadeur itinérant du chef de l’État Félix Tshisekedi dément catégoriquement les « accusations » portées contre sa personne et qui circulent sur les réseaux sociaux dans le cadre du Programme d’urgence des 100 Jours du Président de la République.
Dans ce document d’une page en 9 points, il dénonce une « vaste campagne de calomnies, mensongère et absurde » en y apportant ce qu’il dit être sa « clarification ».
Du programme d’urgence présidentielle dit des 100 Jours, Kazadi explique qu’il « n’a jamais été associé à sa conception » tant bien même que le chef de l’État lui en a confié la « coordination de suivi au sein d’une Commission ad hoc » en février 2019.
Et de cette Commission ad hoc sous « l’autorité directe du Directeur de Cabinet » du chef de l’Etat Vital Kamerhe, son travail essentiel était de « compiler les rapports en provenance des entités en charge de l’exécution des travaux, d’organiser les missions de suivi sur le terrain et de faciliter la bonne exécution du programme ».
Kazadi souligne qu’en sa qualité de coordinateur, « il n’a eu aucun contact financier quelconque ni avec les entreprises privées ou publiques retenues pour les différents projets, ni avec les ministères des Finances ou du Budget » car cela ne relevant pas de ses prérogatives ». Spécifiquement, il n’a eu « aucun rapport direct avec l’OVD et l’Office des Routes, ce rôle étant laissé aux personnes désignées par le Directeur de Cabinet, en sa qualité de président de la Commission, dans le cadre de la division de travail en son sein ».
Membre de l’UDPS et conformément aux valeurs de son parti et à la vision du chef de l’État en matière de lutte contre la corruption ; Kazadi rappelle qu’il fut « le premier à demander et à obtenir qu’un audit soit entrepris sur le programme des 100 Jours, comme l’exigent les principes élémentaires de transparences et de gouvernance moderne » qui l’ont toujours caractérisé dans sa longue carrière nationale et internationale.
Kazadi rappelle qu’en « septembre/octobre 2019, peu avant le transfert de la coordination du suivi au gouvernement compte tenu de l’engagement politique pris en faveur de la gratuité de l’éducation primaire, la commission avait déjà signalé à la hiérarchie et aux partenaires, les risque encours sur la bonne exécution financière du programme des 100 Jours ».
Niant une « quelconque implication personnelle » dans les soupçons de corruption et détournements des deniers publics dans l’exécution du programme d’urgence des 100 Jours du chef de l’État comme le laisse entendre ce qu’il dit être des « rumeurs ».
Nicolas Kazadi ne manque pas de mettre en garde : « seuls les potentiels coupables peuvent s’offusquer ou s’agiter face à la démarche d’un audit » qu’il en appelle du reste « professionnel, réalisé dans des délais raisonnables et aboutissant à des conclusions claires et crédibles » sur les responsabilités de chacun. Il se réserve le « droit de poursuite contre tous ceux qui se plaisent à relayer des informations mensongères et diffamatoires » à son égard.
Qui est Nicolas Kazadi ?
Énarque formé à l’Ecole Nationale d’Administration (ENA) Paris en France, Nicolas Kazadi est issu de la Promotion Averroès (1998-2000) à l’instar d’Alexis Kohler, le Secrétaire Général de l’Élysée.
Fonctionnaire international au Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), il fut Conseiller principal pour la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable à Lomé au Togo jusqu’en décembre 2018. Poste qu’il a quitté pour rejoindre les équipes de Félix Tshisekedi à l’issu de son élection comme nouveau président de la République.
Membre de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) de longue date, Nicolas Kazadi fut déjà un discret conseiller de feu Etienne Tshisekedi Wa Mulumba, père du nouveau président congolais. C’est le 7 mars 2019 que Tshisekedi l’a nommé comme son ambassadeur itinérant.
Homme de confiance et proche du chef de l’Etat, c’est lui qui fut dépêché à Paris lorsque le 10 janvier 2019, Jean-Yves Le Drian ; le ministre français des Affaires étrangères, avait critiqué l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle, donnant la victoire à Félix Tshisekedi. Il eu des entretiens avec Rémi Maréchaux, le Directeur Afrique du Quai d’Orsay et Franck Paris, le Conseiller Afrique de l’Élysée en vue d’apaiser la situation.
Une réorganisation nécessaire !
Au vu de la manière dont les choses se sont déroulées jusqu’à présent, un an après l’accession de Félix Tshisekedi à la magistrature suprême du pays et de l’avis de l’opinion générale ; une réorganisation de ses services en commençant par son propre cabinet s’impose. Et ce, comme gage de la réussite de son premier mandat.
Outre les querelles entretenues avec le Front Commun pour le Congo (FCC) de son partenaire Joseph Kabila, rien n’en va non plus avec l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) de son Directeur de Cabinet Vital Kamerhe. Les luttes d’influence sont patentes au sein même du cabinet quoi qu’on ne veuille le reconnaître officiellement, le cas de l’affaire « Nicolas Kazadi » en étant un exemple.
« C’est une question de la vie de tout un pays et non des individus malgré les accords signés avec les uns comme les autres » souligne un membre du cabinet présidentiel sous anonymat. Car « l’échec du président de la République demain lui sera seul imputé » alors que tous ces gens se sauveront comme on en a l’habitude des politiques congolais depuis l’indépendance conclut ce même cadre dépité par les agissements et comportements de certains de ses collègues.
Un commentateur avisé de la vie politique kinoise explique : « La situation de troubles créée par le FCC et l’UNC relève, à mon avis, de 3 causes principales :Le refus pour le FCC de s’imaginer hors course après 18 de carence de gestion et de mépris total de la vie humaine, l’illusion pour le FCC et l’UNC de se croire en campagne électorale permanente pour les élections de 2023 et enfin la volonté conjuguée de ces groupements politiques de tout faire pour que le mandat de Fatshi soit le plus savonneux possible afin d’engranger des gains pour la campagne de 2023 ».
Et de conclure, « Malheureusement, ces deux membres de coalition n’ont pas pris en compte la parole libérée de la population congolaise misérabilisée à souhait. Le plein de l’UDPS hier au Stade des Martyrs est tout un symbole. Il est un soutien franc et massif à Fatshi qui a maintenant les coudées franches pour s’affranchir de ses encombrants alliés
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