C’est une interpellation peu conventionnelle que le député national Jean-Jacques Mamba vient d’adresser au Directeur de cabinet du chef de l’Etat, Vital Kamerhe dans une lettre rendue publique le 17 février 2020. Et ce, en rapport avec le « fameux » Programme d’urgence de 100 Jours du chef de l’Etat qui fait l’actualité.
Malgré le soutien affiché du président de la République Félix Tshisekedi en son endroit au nom de leurs « accords » signés, il ne se passe plus un jour sans que le nom du Directeur de son Cabinet, Vital Kamerhe ne soit cité ou mêlé à un scandale ayant des connexions avec les finances du pays.
Dans ce document signé l’élu national du Mouvement de Libération du Congo (MLC) en opposition de Jean-Pierre Bemba, il est fait mention de « plusieurs violations de la loi relative aux marchés publics et la loi des finances » dans le chef du Directeur de cabinet présidentiel en sa qualité « d’autorité contractante ».
L’élu de la circonscription de La Lukunga à Kinshasa cite le chiffre qui donne le tourniquet alors que les hôpitaux du pays manquent de tout de l’ordre de 237.000.000 de dollars US pour lesquels des explications doivent être fournies et qui « nécessitent, dans le cas de figure, d’établir des responsabilités et, le cas échéant, pour ce qui concerne, de restituer à la vérité à nos concitoyens dans le cadre de la mission nous confiée » écrit-il.
A lire aussi : RDC : « Programme des 100 Jours », Nicolas Kazadi dément une quelconque implication personnelle https://www.afriwave.com/2020/02/16/rdc-programme-des-100-jours-nicolas-kazadi-dement-une-quelconque-implication-personnelle/
Dans sa lettre, Jean-Jacques Mamba sollicite des explications sur trois questions précises :
- La passation de la « quasi-totalité des marchés publics conclus par la présidence de la République en procédure de gré à gré en violation des dispositions des articles 37 et 42 de la loi relative aux marchés publics. Pourriez-vous, légalement, justifier la nécessité de cette procédure pour ce type d’ouvrages ? » demande-t-il à Kamerhe.
Pour étayer sa demande, Jean-Jacques Mamba cite deux exemples concrètes qui peuvent donner caution à une suspicion soit de corruption active et avérée, soit de détournement des deniers publics qui sont passibles d’une condamnation en justice :
D’abord sur, « Le sujet Samih Houballa Jammal, non autrement identifié, se voit attribuer, par votre administration, deux marchés publics de 171.000.000 USD (cent septante et un million de dollars américains) pour ses deux sociétés respectives créées en l’espace de 8 mois entre août 2018 (SAMIBO SARLU) et avril 2019 (HUSMAL SARL). Pourriez-vous nous en dire plus sur ces Privilège qui viole plusieurs articles susmentionnés en nous décrivant le cadre de ce choix ? » questionne-t-il Kamerhe.
Ensuite, « Après votre visite à la prétendue société SOCOC (non autrement identifiée au guichet unique de création d’entreprise et prétendument propriété de monsieur BISHEKWA VANNY), cette dernière s’est vu autoriser, par votre administration, un marché de 66.000.000 USD (soixante-six millions de dollars américains) en procédure de gré à gré pour la construction de 30 Km de route à Goma (10 Km) et Bukavu (20 Km). Pourriez-vous nous expliquer le montage financier qui a impliqué le FONER et la Trust Marchant Bank pour cette fin, entendu que le FONER ne peut pas participer à des financements de construction et réhabilitation des routes ? » conclut le député Mamba en espérant recevoir des réponses de la part de Vital Kamerhe.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi