Depuis le dernier concert autorisé par la préfecture de l’artiste musicien congolais Fally Ipupa le vendredi 28 février 2020 à l’AccorHotels Arena de Paris Bercy, beaucoup des mélomanes se sont réjouis du retour des concerts congolais en diaspora.
D’autres condamnaient avec raison le grabuge occasionné contre les infrastructures publiques par une « horde » des « combattants » déchainés, ces opposants congolais qui s’en prennent aux artistes congolais et interdisent leurs prestations en diaspora européennes considérant la musique comme une distraction face à la lutte politique qui se mène en RDC depuis plus d’une décennie déjà.
Près de 20. 000 personnes avaient assisté à rendez-vous musical dans une salle surchauffée à la veille de l’interdiction par les autorités françaises de tout rassemblement de plus de 1000 personnes pour cause de la pandémie de coronavirus (Covid-19).
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Deux morts déjà…
Le côté sombre de ce concert qui s’est déroulé alors que le coronavirus s’implantait déjà dans l’environnement demeure la mort de deux personnes et non de moindre présentes en ce lieux ce soir-là de suite de cette pathologie : froid, fièvre et détresse respiratoire.
Le premier c’est le journaliste-chroniquer français Jean-Michel Denis, un amoureux de l’Afrique et de ses artistes. Âgé de 67 ans, l’homme qui a introduit Fally Ipupa sur scène à Bercy s’est éteint le 16 mars 2020 à Paris, emporté par l’infection Covid-19 après une dizaine de jours à lutter contre la mort. À ses proches, il confiait début mars avoir attrapé froid lors du concert de la star congolaise.
Cet ancien collaborateur à Elite Madame, à Afrique Magazine (du Groupe Jeune Afrique NDLR) avait collaboré à VSD et à Paris Match Afrique en racontant à longueur d’articles cette Afrique qui l’envoûtait, magnifiant sa diversité, son métissage tout comme ses sonorités musicales.
Le deuxième cas intervient quatre jours après soit le 20 mars 2020 et concerne le Docteur Dédier Bandubola, frère biologique et Directeur-adjoint de Cabinet de la ministre de l’Economie nationale Acacia Bandubola Mbongo de l’UDPS/Tshisekedi.
Revenu de Paris où il s’était rendu au concert de Fally Ipupa, il est le premier cas décès du pays depuis que le Coronavirus a franchi les frontières de la RDC. C’est l’Hôpital du Cinquantenaire où il était interné qu’il a rendu l’âme le vendredi 20 mars 2020 au soir à Kinshasa.
Le principe de précaution obligeant, il s’avère que les participants à ce concert venus de plusieurs pays d’Europe et de l’Afrique devraient se faire tester en vue de se rassurer et de ne pas contaminer les autres.
Un confrère spécialiste de la radio fait pourtant remarquer : « Il est vrai que le concert de Fally est arrivé au mauvais moment. S’il est intervenu la veille de l’interdiction des rassemblements par les autorités françaises, il n’en demeure pas moins qu’elles se trouvaient devant une double contrainte : soit annuler la manifestation en prenant en charge tous les frais de remboursements soit laisser passer la vague car la gestion de la colère des gilets jaunes avait épuisé les services de sécurité. Ils ont, je pense, choisi le moindre mal tout en n’ayant pas pris à sa juste mesure les dégâts potentiels que pouvaient causer ce virus qui sévissait dans le lointain orient ou loin en Italie ».
Et de poursuivre : « Aujourd’hui, chacun voit et vit ce que les asiatiques ont vécu. Comment retrouver tous les participants ? Ont-ils été recensés ? Sont-ils tous contaminés ? Personne ne le sait. Il faut compter sur le civisme et le sens de responsabilité de chacun pour se faire dépister. Mais comme les hôpitaux et les urgences sont débordées, il y a lieu de craindre une extension de l’épidémie dans la communauté africaine friande de son et de lumière ».
TSHIKUYI TUBABELA