En proie à une insécurité récurrente depuis plusieurs mois, la ville de Lubumbashi, capitale de la province du Haut Katanga ; a été le théâtre des violents affrontements entre des miliciens présumés Bakata Katanga et les forces de sécurité (armée et police) nationales dépêchés dans certains quartiers.
En effet, tôt ce matin du samedi 28 mars 2020 ; plusieurs incursions d’une bande « d’illuminés » du seigneur de guerre Kyungu Mutanga dit Gédéon avaient été signalée dans l’ancienne grande province du Katanga unifiée.
Du village Masingwisha dans la ville de Likasi, dans le quartier Lubeya à Pweto à Kakanda en passant par Kasumbalesa ; ces bandits avaient voulu rééditer leur exploit des années de terreur selon des sources sur place. Pour la plupart de jeunes gens et comme on a pu le voir à Lubumbashi, ils portaient des amulettes sur leurs corps avaient des fronts ceints des bandeaux rouges ou blancs censés les protéger contre la mort.
Mais c’était sans compter avec l’interposition des forces de l’ordre les ayant repoussé pendant que leur chef serait introuvable dans sa résidence de Lubumbashi : « Ils ont été repoussés par la police et les forces armées » expliquait le porte-parole de la PNC, Pierrot Mwanamputu, dans un compte-rendu transmis aux médias à Kinshasa.
Sur place à Lubumbashi, les présumés sympathisants de Gédéon Kyungu non loin de sa résidence ont semé la terreur dans certains quartiers de la ville dont Météo 1, Kamanyola et Radem avec des armes volées aux gardes chargés de la sécurisation des camions arroseurs de la société minière MMG. L’un des policiers, un nommé Ilunga Kiseba aurait trouvé la mort car abattu sur place alors que son collègue avait réussi à prendre la fuite.
Un bilan provisoire et non encore authentifié dans la ville de Lubumbashi et à travers l’ancienne grande province du Katanga ferait état de plusieurs morts parmi les assaillants, une trentaine au total et un policier ainsi que plusieurs blessés graves et des nombreux capturés.
A Kakanda, les miliciens qui ont tenté de hisser leur drapeau ont été arrêtés et transférés à Fungurume. Il y aurait aussi des victimes dans les rangs des forces de sécurité tant à Lubumbashi qu’à Likasi, selon des sources locales. Dans l’entretemps, Gédéon Kyungu Mutanga s’est voltalisé dans la nature.
Après des coups de feu entendus dans la matinée des barricades installées mais déjà levées par les forces de sécurité, la situation semble redevenir à la normale selon notre correspondant sur place.
Une situation prévisible
Depuis que l’insécurité a élu domicile dans la province du Katanga de Lubumbashi à Kasumbalesa, une montée de xénophobie a été observé dans certains milieux extrémistes katangais sans que personne ne condamne cette situation. Le coupable idéal avait trouvé en celui considéré comme non katangais, le « Muluba Kasaïen » pour ne pas le citer.
Des dizaines des vidéos extrémistes ont été publiées sur les réseaux sociaux par ces personnes visiblement identifiables parmi lesquelles une promettait ce qui est advenu ce 28 mars et qui devrait conduire à la proclamation d’une nouvelle indépendance du Katanga.
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Chose grave encore, dans une autre vidéo filmée en cachette et à son insu dans sa résidence aujourd’hui désertée, Gédéon Kyungu annonçait clairement ses intentions de faire entendre de nouveau parler de lui.
Pour rappel, Gédéon Kyungu Mutanga était à la tête d’un groupe de miliciens pendant la deuxième guerre du Congo (1998-2003). À la tête de son groupe rebelle sécessionniste du nom de « Bakata Katanga », il avait été condamné à mort en mars 2009 pour « crimes de guerre, crimes contre l’humanité, mouvement insurrectionnel et terrorisme ». Il s‘était évadé en septembre 2011 lors d’une attaque spectaculaire de ses miliciens menée avec des moyens militaires très importants.
Réapparu en public à Lubumbashi le 11 octobre 2016, lors d’une cérémonie officielle en son honneur devant quelques centaines de policiers et militaires, Kyungu Mutanga arrivé à bord d’une jeep de l’armée était reparti à bord de la voiture du gouverneur du Katanga de l‘époque, Jean-Claude Kazembe.
« L’ex-seigneur de guerre Gédéon a déposé les armes. C’est une victoire pour le peuple congolais », avait alors déclaré un responsable militaire. Et depuis lors, l’ancien chef de guerre sanguinaire, vivait en toute impunité à Lubumbashi dans une villa mise à sa disposition par les anciennes autorités sous Joseph Kabila.
Pour un confrère observateur de la scène politico-sociale congolaise, plusieurs questions se posent ; notamment celles de savoir si « Les revendications de Kyungu sont-elles fondées ? Si oui, sur quelles bases ? Si non, pourquoi les autorités ne s’expriment-elles pas publiquement dans les 4 langues nationales pour expliquer l’incongruité de la requête ? ».
Et de poursuivre : « Pourquoi, un condamné à mort se retrouve libre sans amnistie et encore moins sans avoir purgé sa peine ?? Il y va de la responsabilité et de la crédibilité des autorités nationales et provinciales. Comment parler de justice quand un condamné se promène librement et se permet d’annoncer la reprise de ses activités ? Les mêmes causes produisent les mêmes effets, qu’est-ce qui pousse Gédéon et ses adeptes à risquer la mort en imaginant que des rituels pseudo magico-religieux vont les immuniser des balles ?».
Il conclut : « C’est toute la chaîne de sécurité qui est mise en cause. Les services de sécurité intérieure, l’ANR, la DGM, la police. Dire que la maison de Gédéon Kyungu est vide et qu’il s’est volatilisé est une insulte à l’intelligence des congolais. Il faut arrêter la mascarade et poser des actes réellement fort. Coronavirus ou pas ».
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Roger DIKU et Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi
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