Un « Tsunami politique » à Kinshasa ce soir avec une décision judiciaire du Parquet de Matete de placer sous mandat d’arrêt provisoire le « tout puissant » Directeur de Cabinet du président Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe Lwa Kanyiginyi Nkingi.
Après près de sept heures d’audition au Parquet Général près la Cour d’Appel de Kinshasa / Matete situé à Limete, il a été transféré à la prison de Makala dans la commune de Selembao où il passe une première nuit. Vu comme une « suprême humiliation », c’est par une petite porte que l’homme aux multiples visages que l’on croyait insubmersible s’est noyé en sortant de la scène politique ce mercredi 08 avril 2020.
C’est sous une forte escorte policière conduite par le Général Kasongo que @VitalKamerhe1 a rejoint le pénitencier de Makala. Le directeur de cabinet de @fatshi13 est mis en détention provisoire ds le cadre du dossier lié aux détournements des fonds du programme de 100 jrs du PR pic.twitter.com/cFprQ1CpQA
— Roger DIKU (@DKapotho) April 8, 2020
Kamerhe était entendu comme « renseignant » dans le cadre d’une « communication relative à l’Instruction du dossier judiciaire RMP2538/PG023.b/2020/KAM ouvert au sujet des travaux de 100 Jours du Chef de l’Etat » dont il fut coordonnateur principal.
Il s’agissait pour le Procureur de l’écouter sur l’utilisation des fonds alloués au Programme d’Urgence du président Tshisekedi lancé en mars 2019 et dont les résultats à ce jour sont plus que sont mitigés alors que l’on parle des détournements des millions de dollars américains.
A lire aussi : RDC-JUSTICE : Dossier « Travaux de 100 Jours », Kamerhe absent de son “Invitation” et l’UNC qui fait bloc https://www.afriwave.com/2020/04/06/rdc-justice-dossier-travaux-de-100-jours-kamerhe-absent-de-son-invitationet-lunc-qui-fait-bloc/
Même si le Parquet n’a pas communiqué sur les motifs de la décision pour la détention de Kamerhe, l’homme dont on soupçonne de malversations dans plusieurs projets du programme de 100 jours du président Félix Tshisekedi dont il avait une mainmise absolue ; passera sa première nuit en prison.
Plusieurs autres protagonistes de ce dossier avaient déjà goutés « la case prison », notamment le libanais Samih Jammal de la société Samibo Congo qui avait remporté le marché de la construction des « maisons préfabriquées » pour les militaires.
Mais aussi l’américain David Blattner, Directeur de la société Safricas chargée de l’érection de « sauts-de-mouton » à travers la ville-capitale Kinshasa et le belge Thierry Taeymans ; Directeur Général de la Rawbank, institution dans laquelle se passaient toutes les transactions financières.
Les conséquences…, Une suspension de ses fonctions et une réorganisation du Cabinet
Un proche du chef de l’Etat Félix Tshisekedi approché ce soir par AFRIWAVE.COM sous anonymat nous explique que « les gens doivent comprendre qu’il n’existe pas des intouchables. Et qu’en plus, Fatshi n’est pas celui que les gens croient ; y compris parmi les proches de l’UDPS ».
Toute chose restant égale par ailleurs, l’on voit très mal Félix Tshisekedi maintenir Kamerhe comme son Directeur de cabinet alors qu’il serait mis en examen pour détournements des fonds publics. La logique voudrait qu’il soit immédiatement suspendu de ses fonctions et remplacé par un intérim digne de confiance et pas toujours omniprésent comme le fut Kamerhe.
Une réorganisation en profondeur du Cabinet du chef de l’Etat s’impose car l’homme Kamerhe avait réussi à placer ses hommes aux postes clés, certains « conseillers servant de surveillance à distance des faits et gestes du chef de l’Etat que de travailler pour les fonctions de leur nomination » selon des sources.
L’exercice du pouvoir étant une question des stratégies ; « Fatshi devra réagir le plus rapidement possible en se séparant de ces personnes pour s’entourer des gens capables de contribuer au bon fonctionnement des affaires de l’Etat que de leur parti politique » estiment ces mêmes sources.
Mais quel que soit la fin de cette affaire, l’alliance Tshisekedi-Kamerhe signée autour de l’Accord de Nairobi avec la naissance de la plateforme politique Cap pour le Changement (CACH) est loin de rester la même qu’auparavant.
A suivre…
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi