Autoproclamé « Général » d’une armée invisible et investit des pouvoirs divins, l’ex-député national et gourou de la secte politico-religieuse Bundu Dia Mayala ((ex-Bundu dia Kongo), Zacharie Badiengila dit Ne Muanda Nsemi, âgé aujourd’hui de 70 ans ; a été déclaré souffrir d’un « trouble mental sur fond de stress à répétition ».
Ce diagnostic posé par le Centre Neuro Psycho Pathologique (CNPP) de l’Université de Kinshasa et rendu public le 30 avril 2020 fait suite à une réquisition du substitut du Procureur Général Yves Mwepu Ilunga datée du 24 avril 2020, date de sa deuxième arrestation. Cette dernière ayant intervenu à l’issu des heurts violents entre les services de sécurité et ses adeptes et qui avaient fait des morts.
Pour les quatre médecins qui ont signé ce rapport, ils estiment qu’une « prise en charge en santé mentale et soutien psychosocial est indispensable » pour l’homme qui a été plusieurs fois à l’origine de violences contre des policiers ou contre des « non-originaires » dans sa province du Kongo Central.
Une observation se posant tout de même selon un commentateur avisé de la vie politique kinoise : « Soigner Zacharie Badiengila? Oui. Mais à qui revient légalement cette charge ? À l’état qu’il a méconnu ou à sa famille désargentée ? Là est toute la question. Si la prise en choses soins de santé par l’Etat devient un précédent, alors tous les malades suivis au CNPP y auront droit. À moins que cela ne le soit pris par la future couverture des soins de santé universelle ».
Lire aussi : RDC : La Résidence scabreuse de Ne Muanda Nsemi et des chefs d’accusations graves https://www.afriwave.com/2020/04/26/rdc-la-residence-scabreuse-de-ne-muanda-nsemi-et-des-chefs-daccusations-graves/
Quel avenir pour Ne Muanda Nsemi ?
Depuis sa deuxième arrestation, le « Général » aux délires mystico-religieuses parfois colérique, emporté et ayant une emprise incomparable sur ses adeptes a perdu de sa superbe. Son ton menaçant et ses multiples défis à l’endroit des autorités du pays ont cédé place à la conciliation, l’homme se disant « fatigué » et voulant « retourner » chez lui à Luozi dans le Kongo Central pour y « cultiver des champs » si on lui en donne les moyens.
La preuve, cette entrevue invraisemblable de Ne Muanda Nsemi avec le commandant de la Police Nationale Congolaise (PNC) de Kinshasa, Sylvano Kasongo au Messe des Officiers de Kinshasa en présence de son épouse quelques heures après son interpellation.
De ses autres revendications dont le paiement de ses émoluments en tant qu’ancien député national durant les deux ans de sa cavale, le Vice-premier ministre chargé de l’Intérieur, Gilbert Kankonde a fini par révéler une autre réalité : « Il réclame les émoluments de deux années à l’Assemblée nationale. Après les premières vérifications, il avait donné une procuration à certains de ses proches pour les percevoir et l’Assemblée nationale s’était exécutée ; ses proches ayant reconnu avoir touché cet argent en son nom sur base de la procuration qu’il avait donnée ».
Toute chose restant égale par ailleurs, Ne Muanda Nsemi est aujourd’hui un homme malade qu’il faut soigner, un « Général » d’une armée « inexistante » qu’il faut sauver avant que le pire n’arrive. Ses Makiese », des gardes habillés en bleu et béret rouge n’ont pu rien pour protéger leur maître face à la volonté de rétablir l’ordre public décidé par les autorités.
Il faut sauver Zacharie Badiengila dit Ne Muanda Nsemi. Physiquement comme mentalement, cet homme n'est plus bien et ces images en disent long de ses délires et sa déchéance. N'attendons pas demain car ça sera un cas de non-assistance à personne en danger. pic.twitter.com/yf0O0DeMbe
— Roger DIKU (@DKapotho) March 9, 2020
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi