Décidément la gestion du Programme d’Urgence de 100 Jours du chef de l’État n’épargne pas l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), le parti de Vital Kamerhe ; Directeur de Cabinet du président de la République en prison pour cause de corruption.
Alors que son procès est en cours, c’est autour d’un autre proche et cadre du parti ; le ministre de la Formation Professionnelle, Arts et Métiers dans le gouvernement en fonction ; John Ntumba Panumpakole d’être poursuivi pour la même cause.
En date du 05 mai 2020, le Procureur Général près la Cour de cassation Victor Mumba Mukoma avait écrit au premier ministre pour l’informer d’une ouverture d’un dossier judicaire à l’encontre d’un membre de son gouvernement, le ministre John Ntumba où il est question de « détournement des deniers publics ».
« Conformément aux prescrits de l’article 81 alinéa 3 de la loi organique n°13/01 du 19 février 2013 relative à la procédure devant la Cour de Cassation, j’ai l’honneur de porter à votre connaissance, l’ouverture d’un dossier judiciaire sous RMP.V/0014/PGCCAS/BAK, à charge de Monsieur John Ntumba, Ministre national de la Formation Professionnelle, pour détournement des derniers publics (article 145 du code pénal livre II) » peut-on y lire.
N’y voyant aucun inconvénient, l’Assemblée nationale a autorisé avec adoption le mercredi 20 mai 2020, le rapport de la Commission Politique, Administrative et Juridique (PAJ) ; sur le réquisitoire du Procureur en répondant favorablement pour des poursuites contre le ministre.
Selon des informations du dossier du parquet, le magistrat note que John Ntumba, alors membre de la Commission de suivi du « Programme d’Urgence de 100 Jours », aurait perçu auprès de José Ngunda Mulumbu ; comptable principal à la présidence de la République, le 18 juillet 2019, une somme de plus de 1,3 million de dollars destinée au Comité de suivi dudit programme. La destination de cette somme étant restée indéterminée à ce jour, ce qui peut constituer une infraction de détournement des deniers publics à charge de John Ntumba.
John Ntumba nie…
Pour sa ligne de défense jusque-là, John Ntumba nie tout de ce qu’on lui reproche et parle d’une cabale à son encontre : « Nous savons que tout ce qui a été prévu est fait sauf la route pour laquelle le gouverneur avait cherché les Chinois », avait réagi des proches interposés.
Le nom du ministre serait apparu le 05 avril dernier avec la dénonciation du gouverneur du Kasaï-Central, Martin Kabuya qui l’accuse John d’avoir détourné près de 32 millions de dollars affectés au programme d’urgence de 100 Jours du président Tshisekedi : « Au Kasaï-Central, le coordonnateur provincial du programme des 100 jours, c’est l’honorable John Ntumba. Il devra nous dire ce qu’il a fait du programme des 100 jours du chef de l’État au Kasaï-Central ».
Ce programme prévoyait notamment la construction de maisons préfabriquées et la réhabilitation de l’axe routier reliant les trois provinces du grand Kasaï.
Si à ce stade le ministre John Ntumba peut encore exercer ses fonctions, tout en répondant aux « convocations » du Procureur Général près la Cour de Cassation et en cas d’une inculpation, il n’aura que 24 heures pour démissionner. C’est ce que stipule l’article 80 de la Loi organique n° 13/010 du 19 février 2013 relative à la procédure devant la Cour de cassation : « Tout membre du Gouvernement mis en accusation présente sa démission dans les vingt-quatre heures. Passé ce délai, il est réputé démissionnaire ».
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi