Une nouvelle brusque avec confirmation de la police nationale congolaise annonce le décès inattendu cette nuit du juge Raphaël Yanyi Ovungu. La mort serait intervenue au Centre Hospitalier Nganda de la commune de Kintambo vers 2h00’ du matin après qu’il y soit conduit d’urgence depuis son domicile de la commune de Bandalungwa.
Selon des badauds en colère et ses voisins devant son domicile de Bandalungwa où des troubles se passent actuellement, « le juge Yanyi n’était pas malade, il doit être empoisonné ».
En effet, des proches racontent que monsieur Yanyi se serait plaint des douleurs au ventre avant de vomir plusieurs et d’être acheminé dans l’hôpital le plus proche où il rend l’âme quelque temps après des pics de crise. « Il était bien portant. Il n’était pas du tout malade. Nous avons passé du temps ensemble ce mardi dans la journée où nous abordions plusieurs dossiers. A aucun moment il m’a semblé souffrir. Son décès est plus qu’étrange. Nous n’allons pas laisser passer cela », explique un autre collègue juge sous anonymat à des médias.
Le chroniqueur politique d’AFRIWAVE.COM explique : « Le moins que l’on puisse dire, c’est que la mort se porte très bien au Congo en ce moment. Elle semble avoir élu domicile dans ce pays au vu des différents décès qui nous sont annoncés quotidiennement sur les réseaux sociaux. La présidence de la République se taille une part du lion avec comme dénominateur commun d’être soit des membres de l’UDPS ou des proches de l’actuel locataire du Mont Ngaliema. Il faut vraiment faire de gros efforts intellectuels pour balayer d’un revers de main l’idée selon laquelle le poison semble se promener allègrement à la présidence et en RDCongo ».
Il note ensuite à propos du juge Yanyi : « Comment un juge, de surcroît protégé par la police, trouve la mort de manière aussi inopinée alors que la veille il semblait se porter comme un charme ? Non ! Il faut voir la réalité en face. Depuis un temps déjà, le pays fait face à une guerre qui ne dit pas son nom. Émettons quelques hypothèses. Soit le juge a craqué parce que le dossier est trop volumineux pour lui et a fait selon la police « une crise cardiaque », soit le juge a été éliminé parce que sa recherche de la vérité allait en révéler d’autres vérités cachées. La question est alors : À qui profite le crime ? Qui a intérêt à ce que les choses cachées le demeurent ? Pourquoi ces acteurs de l’ombre ne veulent-ils pas se faire connaître ? Quels sont les intérêts économiques et financiers derrière ces personnes ? Voilà des questions qui restent pendantes et il faudra que d’ores et déjà le ministre de l’Intérieur et celui de la Justice prennent toutes les dispositions dès à présent pour sécuriser les nouveaux magistrats qui seront chargés d’instruire tant le procès du programme des 100 Jours que tous les autres liés aux crimes de Kabila que celui du député e Jean-Jacques Mamba Kabamba ».
Et il conclut : « Le coup de semonce a été donné et un homme averti en vaut deux. La guerre est ouverte. Il faut protéger la Justice et ses animateurs ».
Juge président dans le procès Vital Kamerhe depuis deux séances aux côtés du vieil homme d’affaires libanais Jammal Samih et de Jeannot Muhima, le juge Raphaël Yanyi Ovungu a été nommé juge du Tribunal de Grande Instance par l’ordonnance présidentielle numéro 09/060 du 15 juillet 2009.
Un dossier à suivre.
Thaddée Luaba Wa Ba Mabungi