Le procès dit de « 100 Jours » dans le cadre du Programme d’urgence du Chef qui se déroule actuellement à Kinshasa depuis début mai 2020 prend une tournure internationale avec une demande d’entraide judiciaire auprès de la justice libanaise ainsi que d’Interpol.
C’est ce que révèle le document d’une Commission Rogatoire Internationale diligentée contre les prévenus Shangalume Nkingi Daniel dit Massaro, neveu de Kamerhe Lwa Kanyigini Nkingi Vital et les deux fils de Samih Jammal, sieurs Jammal Jammal et Jammal Hussein aujourd’hui en fuite au Liban ; leur pays d’origine.
Et comme il fallait s’y attendre, cette demande de la justice congolaise intervient en plein procès dit de « 100 Jours » qui oppose le Ministère Public représentant l’Etat congolais contre le Directeur de Cabinet du président de la République inculpé, Kamerhe Lwa Kanyigini Nkingi Vital, son neveu Shangalume Nkingi Daniel dit Massaro, le vieil homme d’affaire libanais Samih Jammal et ses deux fils en fuite ainsi que le fonctionnaire congolais de la présidence de la République Jeannot Muhima Ndoole.
Il est reproché à tous ces inculpés présumés innocents « la corruption active, le détournement des deniers publics et l’évasion des devises par des transferts illégaux à l’étranger ».
De la Commission Rogatoire Internationale
Dans sa lettre à son homologue le Procureur Général de Beyrouth au Liban, Kisula Betika Yeye Adler ; Officier du Ministère Public près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete à Limete écrit : « Avons l’honneur de prier Monsieur le Procureur Général de Beyrouth, en République du Liban, avec le pouvoir de requérir ou de déléguer tout Officier du Ministère Public, de la Police Judicaire ou de l’Interpol, de bien vouloir procéder aux devoirs ci-dessous précisées et de nous renvoyer, dans le meilleur délai, la présente Commission Rogatoire Internationale munie des pièces constatant son exécution ».
En guise de devoirs d’instruction, la justice congolaise souhaite de la part de son homologue libanaise une collaboration dans le dossier judiciaire portant N° RMP.2718/PG. 023.b/LMB/2020 à charges de inculpés.
Les faits reprochés aux inculpés étant : « Dans le cadre de l’exécution du Programme de 100 jours du chef de l’Eta de la RDC, deux marchés publics sur la construction de 1.500 et 3.000 maisons préfabriquées devaient être réalisées par les Sociétés SAMIBO CONGO Sarl et HUSMAL Sarl, toutes deux appartenant à Samih Jammal, pour un montant global de l’ordre de 114.500.000 $ USD. Sur ce montant total, 59.637.500 $ ont été effectivement payés » peut-on lire.
Et au document du Procureur Congolais de poursuivre : « Cependant, il a été constaté que plusieurs millions des dollars affectés par le trésor Public Congolais pour l’exécution desdits marchés ont été détournées par samih Jammal, Jammal Jammal et Jammal Hussein en coopérant directement avec certains Congolais dont Kamerhe Lwa Kanyigini Vital et Shangalume Nkingi Daniel alias Massaro qui, du reste, ont reçu certaines sommes d’argent et des biens des précités à titre de corruption ».
Au travers du document du juge congolais l’on découvre qu’au titre des préventions retenues contre les inculpés, il y a « un détournement des deniers public d’une somme évaluée provisoirement à 48 ;831.148 $ USD (Dollars Américains quarante-huit millions huit cents trente-un mille cent quarante-huit) au préjudice de l’Etat Congolais (RDC ».
Mais aussi de la corruption matérielle de la part de la famille Jammal « par coopération directe ont offert ou octroyé directement ou indirectement par l’intermédiaire du nommé Shangalume Nkingi Daniel à Monsieur Kamerhe Lwa Kanyigini Vital, son cousin, et Directeur du cabinet du Chef de l’Etat, des sommes d’argent, une jeep de marque Range Rover et une autre de marque Toyota Prado TX, en vue de gagner aux noms des sociétés Samibo Congo Sarl et Husmal Sarl, les marchés publics de construction de 1500 et 3000 maisons préfabriquées en violation de la procédure d’appels d’offres et des seuils fixs par la législation en matière de passation des marchés par voie de gré à gré ».
Et une requête en termes de conclusion : « Nous demandons à Monsieur le Procureur Général de vérifier tous les comptes bancaires tenus par les intéressés, en reconnaitre les sommes y logées et procéder à leur placement sous scellé jusqu’à l’issue des enquêtes en cours. Poser tous autres actes d’instruction susceptibles d’éclairer la justice ».
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